Budget, deux airs connus : la chanson des blés d’or ou pauvre Martin-pauvre misère
Dominique Bussereau a paru un peu emprunté jeudi dernier lors de la présentation du budget de l’Agriculture. L’exercice était pourtant familier à l’ancien secrétaire d’État au budget, d’autant qu’il fut l’un des artisans de la réforme mise en œuvre dans le projet de loi de finances initiale 2006. Pourtant la rue de Varenne n’avait manifestement pas souhaité donner trop d’écho à l’annonce. Moins nombreux que les années précédentes, les journalistes furent réunis dans le modeste salon oval de l’hôtel de Villeroy, et non plus dans la grande salle de conférence du ministère de l’agriculture (rebaptisée Gambetta, LM du 20/9), comme c’est le cas habituellement.
Il faut dire que l’orientation générale était un peu délicate à présenter, même si elle fut habilement masquée par les chiffres avancés, les plus représentatifs étant absents du dossier de presse. Le ministre de l’Agriculture insista sur la hausse de 2,5 % des moyens budgétaires de la rue de Varenne (avec 5,01 milliards d’euros),
qui recouvre la « mission » de l’agriculture mais aussi les trois missions interministérielles à la sécurité sanitaire, à la recherche et à l’enseignement supérieur et à l’enseignement scolaire. Le hic, c’est que la hausse importante des moyens dévolus à l’enseignement occulte la baisse bien réelle de 1 % du budget de la seule « mission » agricole. Un chiffre communiqué par Bercy mais qui ne figure bien sûr nulle part dans le dossier de présentation.