Budget de l’agriculture : priorité au « durable »
Michel Barnier n’a pas cherché à cacher ce que tout le monde savait: le contexte est « difficile » pour le ministère de l’Agriculture, comme pour d’autres. Le projet de budget présenté hier est en recul de 1,5% (crédits de paiement) à 4,969 milliards d’euros. Des économies seront réalisées notamment en matière de dépenses de personnel. Les départs de 375 agents titulaires, 200 vacataires dans les services du ministère et 233 dans les établissements publics ne seront pas remplacés. Par ailleurs, le coût de stockage des farines animales accuse une nette baisse (38 M d’euros sont budgétés pour 2008, contre 51 cette année), en raison de l’avancée du programme de destruction. Enfin le ministère compte retirer des sommes rondelettes de la vente de l’immeuble de l’ancien siège de l’office des céréales, avenue Bosquet à Paris.
Néanmoins, a assuré Michel Barnier, le budget 2008 « permet de maintenir la capacité d’intervention stratégique du ministère de l’Agriculture ». Il doit permettre « de préparer la mise en œuvre d’un nouveau projet alimentaire, agricole et rural, dont la conception sera l’objet des Assises de l’Agriculture et la préparation du bilan de santé de la politique agricole commune (PAC). »
Le ministre de l’Agriculture a indiqué hier avoir voulu préserver prioritairement les dépenses dans les postes favorisant une agriculture « durable ». Parmi ses priorités figurent la recherche et l’enseignement agricole, qui bénéficient de crédits en hausse de 2%. Michel Barnier a annoncé à ce sujet que trois grandes conférences auraient lieu sur l’agriculture pour préparer la présidence française de l’Union européenne, au deuxième semestre 2008. Elles porteront sur l’alimentation et la nutrition, la recherche et l’agriculture, le codéveloppement et la solidarité alimentaire.
Rationalisation au ministère
Soucieux de maintenir des modèles durables d’agriculture, Michel Barnier a indiqué que les contrats de prime herbagère agro-environnementale, la prime à l’herbe ( « pour laquelle j’ai du me battre », a-t-il dit) ont été renouvelés pour 5 ans, avec 457 millions d’euros de crédits. La prime à l’herbe concerne 60 000 exploitations. Autres exemples : maintien des engagements pour 2008 en matière d’indemnités compensatoires de handicap naturel (ICHN), de la part nationale de la prime au maintien de troupeaux de vaches allaitantes (PMTVA), des crédits mis en place pour le plan nitrates (86 millions d’euros sur 5 ans, sur un budget interministériel) ou maintien des dépenses en matière de prévention des maladies animales.
La pression devrait cependant être maintenue dans les mois qui viennent en matière de maîtrise budgétaire. Michel Barnier a ainsi annoncé hier la poursuite de la rationalisation de l’organisation du ministère de l’agriculture et de ses services en région. La fusion des DDE et des DDA sera ainsi poursuivie, ainsi que le regroupement des offices, déjà matériellement rassemblés à Montreuil. Enfin, Michel Barnier a indiqué souhaité le regroupement de l’administration centrale à Paris sur deux sites, contre cinq aujourd’hui.