Bruxelles s’attaque aux captures de poissons d’eaux profondes
La Commission européenne a proposé jeudi une réduction drastique des pêches de poissons de grande profondeur dans les eaux territoriales communautaires pour protéger ces espèces, menacées selon les scientifiques. Cette proposition de la Commission, qui doit être discutée par les États membres de l'UE les 24 et 25 octobre à Luxembourg, vise à définir les « totaux admissibles de capture » (TAC) et les quotas de pêche par pays, pour ces espèces de poisson pour les années 2007 et 2008. Pour les poissons les plus menacés comme les requins des grands fonds, les sabres noirs, les lingues bleues (julienne), les brosmes et les hoplostètes (Empereur) oranges, Bruxelles recommande de réduire les captures d'un tiers en 2007 et d'autant en 2008. « Ces espèces, dont la croissance est lente et la capacité de reproduction très basse, sont particulièrement vulnérables à la surexploitation et, selon les scientifiques, elles sont soumises à une pêche dont le caractère n'est pas durable », explique la Commission. Les poissons des grands fonds vivent au-delà de 400 mètres de profondeur et jusqu'à plus de 2 000, dans des conditions extrêmes. L'exploitation commerciale de ces espèces est récente. Elle a commencé au début des années 1990 lorsque les stocks de poissons d'eaux peu profondes sont devenus moins abondants. La France, l'Espagne et le Portugal, et dans une moindre mesure le Royaume-Uni et l'Irlande sont les pays de l'UE qui pêchent le plus les espèces d'eaux profondes, selon la Commission.