Bruxelles pousse le dossier bien-être
Une conférence organisée mercredi dernier par la présidence et la Commission européenne sur l’étiquetage et le bien-être des animaux a confirmé la reprise des dossiers controversés du transport des bestiaux et des conditions d’élevage du poulet de chair.
Alors que l’adoption de la directive sur le poulet apparaît comme une priorité, la Présidence allemande recherche un compromis entre États membres sur les critères de mesure du bien-être. On sait que la France, en particulier, reproche au projet de ne retenir que les pododermatites (lésions des pattes). Plus largement, il serait question de modalités de comptage et d’enregistrement. Le commissaire en charge de la Santé, Markos Kyprianou, aurait déclaré de manière informelle que le projet figurait sur son agenda pour adoption dans les mois à venir.
Quant au transport des bestiaux, il a fait part de son intention de proposer des mesures visant à ménager plus d’espace dans les véhicules et réduire la durée des trajets.
Sacrés sondages
La Commission ne manque pas de justifications pour avancer des propositions de renforcement des obligations dans le domaine du bien-être animal. Ses représentants mettent en avant les derniers sondages d’opinion Eurobaromètre sur la perception et l’attitude des citoyens européens sur la question. La Commission avance que, selon ces enquêtes, les consommateurs sont prêts à payer pour le bien-être des animaux, 62 % des sondés se disant prêts à « changer leurs habitudes », une « grande majorité » se prononçant pour un logo ou étiquetage et la plupart étant d’accord pour récompenser les éleveurs attentifs. Des résultats similaires avaient été présentés en 2005 sous le même intitulé, alors que la Commission préparait le « Plan d’action communautaire sur la protection et le bien-être des animaux ».
L’élevage français est sur ses gardes. Louis Orenga, directeur du CIV, souligne que les sondages européens ainsi que ceux du CIV (LM du 28/04/2006) révèlent l’ignorance des citoyens à l’égard des règles du bien-être. Une ignorance à laquelle un logo ne peut remédier à lui seul.