Bruxelles envisage le retour de la mention « UE »
La législation communautaire sur l’étiquetage du bœuf doit être maintenue, suggère la Commission au Conseil et au Parlement européen. Elle a largement contribué à restaurer la confiance du consommateur et à rétablir le niveau de consommation de viande bovine au niveau antérieur à la seconde crise de l’ESB, souligne son rapport adopté la semaine dernière. Elle a également induit une modification profonde de l’organisation du travail des opérateurs concernés et une plus grande transparence du commerce.
Cependant, elle a conduit à une certaine re-nationalisation du commerce de la viande bovine, en particulier pour les produits de viande bovine vendus directement au consommateur final (secteur de la vente au détail). Dès lors, la Commission propose d’examiner la possibilité d’indiquer une mention d’origine UE (Union européenne), à la place des origines nationales, sans pour autant affaiblir les garanties apportées au consommateur. Cette possibilité serait limitée aux établissements qui préparent des découpes de viande bovine destinées directement au consommateur final. Dans cette hypothèse, ce serait alors à ces opérateurs de décider de l’indication d’une origine nationale ou communautaire, en fonction de la demande des consommateurs et du secteur de la distribution.
Des dispositions d’étiquetage étendues
La Commission constate également que plusieurs dispositions réglementaires posent des difficultés techniques d’application, qui concernent les contraintes d’homogénéité des lots de viande bovine au niveau des ateliers de seconde découpe, la traçabilité et l’étiquetage des chutes de découpe, l’approvisionnement des ateliers de fabrication de viande hachée, l’information du consommateur pour les produits de viande bovine qui sont commercialisés à l’état non préemballé et le système d’étiquetage facultatif de la viande bovine.
Via la procédure du comité de gestion, la Commission veut permettre l’assemblage de viande bovine provenant de plusieurs ateliers de 1re découpe au sein d’un même lot de 2e découpe ; adopter des mesures simplifiées pour l’étiquetage des chutes de découpe et celui des produits de viande bovine présentés à la vente à l’état non préemballé ; faciliter la reconnaissance mutuelle des agréments accordés, par les autorités nationales ou régionales compétentes, aux cahiers des charges prévus par le système d’étiquetage facultatif de la viande bovine.
En revanche, la Commission ne juge pas opportun d’étendre les dispositions d’étiquetage de l’origine de la viande bovine aux produits transformés à base de viande bovine, aux produits d’assemblage de viande bovine et d’autres ingrédients, ainsi qu’à la viande bovine cuisinée élaborée par le secteur de la restauration collective, privée et de la restauration rapide.
Selon elle, une telle extension n’apporterait que des contraintes et des coûts supplémentaires, sans apport de garanties plus importantes pour la santé publique, ni effet sur le niveau de consommation de viande.
Pour la production de viande hachée, la Commission est d’avis que l’introduction de la possibilité d’assembler de la viande bovine provenant de plusieurs pays d’abattage au sein d’un même lot de viande hachée, pourrait poser des problèmes de traçabilité sur l’origine de la viande bovine.