A Bruxelles, certains respirent mieux
Ca ne parait pas vrai, mais c’est comme ça. A Bruxelles, dans les services de la Commission et de la DG Agriculture, le non français a provoqué chez certains un lâche soulagement. C’est que depuis plusieurs semaines on regardait à la loupe l’article III-227 §1, qui assignait comme objectifs à la politique agricole commune de « développer le progrès technique en assurant le développement rationnel de la production agricole ainsi qu’un emploi optimum des facteurs de productions, notamment de la main-d’œuvre. » Autrement dit : rien sur l’agriculture durable, le développement rural, les contraintes environnementales de l’agriculture. Or l’organigramme de la DG comporte des postes qui sont justifiés par ces politiques agricoles nées de la réforme récente, on pourrait dire en gros : celles qui sont appelées à gérer le 2e pilier de la PAC. Avant que le non français prenne de la consistance dans les sondages, on avait même assisté à des tentatives de hauts fonctionnaires de se faire affecter à des directions bien dans l’axe des objectifs du texte constitutionnel. C’est qu’une carrière à Bruxelles, ça se gère comme une régate : toujours chercher les vents portant, éviter à tout prix de se laisser encalminer ou, pire encore, déventer par un concurrent.