Brossard entame son plan de croissance
Revenu en bourse pour financer son expansion, le groupe Brossard est pour l’instant en phase avec ses prévisions. Guy Schumacher, pdg de l’entreprise a détaillé vendredi les résultats 2006-2007 et présenté les axes de développement qui se mettent progressivement en place. Le lancement tout récent de la gamme Brossard professionnel doit permettre d’investir la RHF, « où le créneau du haut de gamme est à construire ». L’évolution de l’événementiel, des hôtels et restaurants ou de la restauration transportée « entraîne une hausse de la segmentation » constate M. Schumacher, qui envisage à terme d’aborder le cœur de gamme pour assurer des volumes plus importants. La gamme surgelée sucrée réservée aux professionnels est déjà en place, après un investissement industriel de 3 millions d’euros, et le salé doit faire son apparition en 2008 (pour un investissement similaire, encore à réaliser).
Vis-à-vis du grand public, l’extension de la gamme biscuits a contribué aux 7,8 millions d’euros de ventes additionnelles générées en 2006-2007, pour un volume global de 124 millions d’euros (contre 114 millions d’euros un an plus tôt).
Des hausses de prix de 7% à 10%
La poussée à l’international est également l’un des grands chantiers, avec le démarrage de l’export dans 37 nouveaux pays et des résultats supérieurs aux attentes. L’Allemagne, la Grande-Bretagne ou le Portugal sont visés, entre autres. « Les Balkans ont aussi un gros potentiel. C’est une zone délaissée par les concurrents. Nous visons des pays où le potentiel est de 1 à 1,5 million d’euros, avec une place de leader qui permet de fixer les prix » a indiqué Guy Schumacher.
La Russie est la seule zone où l’expérience a tourné court, et Brossard a préféré mettre fin à l’expérience en raison d’un positionnement prix et de conditions logistiques difficiles. Sur le marché français, l’actualité de la marque devrait tenir compte de la réforme de la Loi Galland, vue comme une opportunité. « La chance que nous avons, c’est que cette réforme permettra de ne plus lier mécaniquement la hausse des prix industriels et celle des prix au consommateur » affirme le pdg de Brossard, qui entend passer des hausses de prix de 7 à 10 % au 1 er janvier. La modification des recettes et les gains de compétitivité, associés aux efforts des distributeurs ont pour le moment permis d’amortir le choc, d’autant que certains produits de Brossard, emblématiques comme le Savane, pourraient difficilement disparaître des rayons. Détenteur de plus des trois quarts du capital, Guy Schumacher a affirmé vendredi que l’évolution de sa société et de sa rentabilité étaient « conformes » au tableau de marche. Au 30 juin 2007, le résultat opérationnel était même légèrement supérieur aux attentes, avec 10,5 millions d’euros.
Le résultat net s’est inscrit à 1,66 million contre 2,8 attendus, le différentiel étant dû à la fermeture non prévue des activités en Russie. « Nous sommes un peu plus à l’aise que ce que nous attendions » a déclaré M. Schumacher, qui vise l’augmentation régulière du poids des nouveaux axes de développement, avec 43,8 millions sur le CA prévisionnel 2008 (167 millions), et 69 millions en 2009, pour un CA attendu de 200 millions.