Brossard bientôt retiré des marchés boursiers ?

Propriétaire de 29 % des actions de Saveurs de France-Brossard, Guy Schumacher vient de lancer une OPA sur le solde des titres. Le PDG, qui vient d’obtenir le feu vert de l’AMF (Autorité des marchés financiers), propose de racheter les actions à un prix de 60 euros, soit une prime de 20 % par rapport au cours moyen des dernières semaines. Au total, le rachat devrait porter sur un montant de 82 M Eur. En cas de succès de l’OPA, Saveurs de France pourrait tout simplement se retirer des marchés boursiers. « Il y a trois bonnes raisons de procéder à une telle opération», a expliqué hier le PDG aux Marchés. « Premièrement, les actionnaires peuvent réaliser une belle plus value(le titre cotait 28 euros en janvier dernier, et les bons de souscriptions offrent une rentabilité encore supérieure, ndlr). Deuxièmement j’ai la capacité financière suffisante, avec mes banques partenaires. Troisièmement, et c’est l’élément déclencheur, il y a l’arrivée de la loi Dutreil qui tend les rapports entre industriels et distributeurs. » En tant que petite capitalisation, Saveurs de France Brossard redoute les conséquences de la loi, qui pourrait faire chuter un titre en progression constante et entraîner des turbulences. « Le moindre événement peut prendre des proportions importantes en bourse, on l’a vu récemment avec Danone », estime M. Schumacher, qui souhaite s’affranchir de fastidieuses explications aux actionnaires en cas de modification de la rentabilité du groupe. Le bilan de l’OPA sera connu fin janvier, mais d’ici là l’entreprise continue de travailler, notamment sur son site de Castelsarrasin construit en 2005. Encore en phase de démarrage, l’usine de desserts surgelés à marque Brossard et Lenôtre ne fonctionne qu’à 20% de sa capacité. En cas de réussite de l’OPA et de l’offre de retrait, la Bourse ne pourra plus récompenser la remarquable politique de croissance du groupe. Entre temps, les actionnaires auront reçu de quoi de consoler.