Broons renforce les positions de Delmotte
Dès que le dossier aura eu le feu vert de l’administration, 2,5 millions d’euros seront engagés sur 2004 et 2005, explique Louis Eouzan, directeur général de celle qu’on appelle la coop de Broons et qui réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires dans les productions animales. Il s’agira d’étendre d’environ 1 000 mètres carrés la surface de l’usine construite il y a seulement quatre ans sur 4 000 mètres, et d’y activer une ligne de production de biscuits. « Ces biscuits qui servent de fonds de tartes et d’entremets aux produits surgelés de la gamme Delmotte doivent nous donner les capacités de doubler le chiffre d’affaires de notre filiale sous cinq ans», confie Louis Eouzan. Delmotte a réalisé l’année dernière un CA de 12,6 millions d’euros (40 % à l’export) avec 115 salariés dans la fabrication de près de 2000 tonnes de produits, à 60 % des entremets et 40 % des tartes. Près de 80 recettes, plus de 200 références : Louis Eouzan ne tarit pas d’éloges sur la réussite de cette entreprise rachetée par la coopérative il y a quatre ans.
Le pari semble tenu
Christophe Delmotte, toujours directeur de la société dont il détient encore 20 % des parts avec Broons (70 %) et les cadres de la coop, ne travaillait qu’auprès de restaurants de la région parisienne. La coopérative de Broons avait pour objectif de valoriser au mieux la partie de sa production d’œufs (140 millions d’œufs de consommation vendus sous deux marques propres, notamment, partie en industrie). Son directeur général souhaitait aussi que la réussite de cette filiale puisse un jour profiter à tous. Quatre ans après, et ce malgré « des difficultés au départ », le pari semble tenu. Louis Eouzan ne souhaite pas dévoiler, cependant, comment le résultat net du groupe (0,88 million d’euros en 2003 sur un CA consolidé de 116,3 millions) s’articule entre les activités. Mais on se doute bien que l’essentiel du profit provient de cette activité d’aval. La coopérative de Broons (1 200 adhérents, 148 salariés, 361 dans le groupe) dépend largement, en effet, des productions animales. Elle fabrique 160 000 tonnes d’aliments du bétail dans une usine neuve tout récemment inaugurée, a des activités classiques d’appro et de collecte et produit des porcs et des œufs.
« En 2003, nous avons ristourné les deux tiers de notre excédent aux adhérents », à préciser le directeur général, comme pour mieux expliquer la faiblesse du résultat. Mais sans dépouiller Delmotte, bien au contraire. En plus de l’investissement, Broons annonce la construction prochaine d’un grand laboratoire de R & D de près de 1000 m2. « Le marché de Delmotte -NDLR : principalement la RHD et les enseignes de distribution spécialisées en produits surgelés-, exige que nous fassions de l’innovation». Tout en demeurant sur la niche des produits haut de gamme. La R & D bénéficiera également à l’autre filiale de Broons dans la pâtisserie, les trois Abers (Finistère) qui produit fonds de tartes et fonds de pizzas.