Brioche Pasquier prépare son retrait de la Bourse

Loin de ses cours historiquement hauts au début des années 2000 (aux alentours de 80 euros avec un pic à 90 euros fin 2001), Brioche Pasquier ambitionnait depuis quelque temps de prendre du recul sur les marchés boursiers. Cette orientation pourrait être prise assez rapidement, la société Pasquier, contrôlée par la famille du même nom, ayant déclaré avoir franchi en hausse le seuil de 90% du capital de la société Brioche Pasquier. Avec 93,94% du capital et 96,11% des droits de vote, la famille a de quoi effectuer une offre publique de retrait. Par cette manœuvre, le groupe espère s'affranchir de la sanction des marchés car tout au long de l'année 2005, les résultats publiés par Brioche Pasquier n'ont pas été fameux, en grande partie à cause des difficultés de la branche viennoiserie. Au premier trimestre, l'activité a chuté de 9,4% à 120 M Eur. Au second trimestre, la baisse a été de 7% à périmètre comparable (à 115,5 M Eur) et elle a encore atteint -4,7% au troisième. Marquée par la forte croissance du hard discount et des marques de distributeurs, la viennoiserie industrielle n'affiche plus la même réussite. C'est certainement ce qui a encouragé Brioche Pasquier à renforcer sa diversification dans les biscottes et pains grillés avec l'acquisition de plusieurs sociétés courant 2005 (rachat de la Sofapi et de Picard SA, dont le portefeuille comporte la marque Auga, 7% des biscottes vendues en France). Fin 2003, en pleine chute des cours, Brioche Pasquier s'était payé une belle vitrine en devenant partenaire de la Coupe de France de football jusqu'en 2006. Mais cette exposition médiatique s'est avérée suffisante pour inverser la balance, et résister aux contraintes de la grande distribution. « Il s'agissait typiquement d'une belle valeur il y a encore trois ans. Mais la société n'a pas les reins assez solides pour encaisser l'environnement de la distribution» estimait la semaine dernière Sébastien Faijean, directeur associé d'ID Midcaps. Dorénavant, le retrait de la cotation ne semble plus qu'être une question de semaines.