Brigitte Bardot demande l’interdiction des abattages rituels
Brigitte Bardot commence l’année en trombe mercredi sur TF1 à 22 h 25 avec « SOS Animaux de Boucherie », une coproduction de TF1 et de sa fondation. Le chignon-choucroute savamment équilibré, maquillage très bon-chic, ton de voix toujours aussi agaçant, Brigitte Bardot repart en campagne. L’émission ne comporte pas grand-chose qui puisse faire vraiment sursauter les professionnels. Certes, on relève ça et là de grossières erreurs de documentation. Certes, le reportage ne prend à aucun moment en compte les conséquences économiques pour le consommateur du retour à des méthodes purement « naturelles » d’élevage ou de production. Mais comment nier que les poules pondeuses en batterie ne donnent pas réellement le spectacle d’un univers animal équilibré ? Que le tranchage sommaire des grenouilles vivantes soit vision peu ragoûtante ? Admettons aussi qu’après avoir éprouvé les potentialités de l’élevage sur-industrialisé, plusieurs filières alimentaires reviennent peu à peu vers des processus moins stressants et mieux en considération des aspects qualitatifs. Jusque-là on peut donc se sentir assez proche (…) de Brigitte Bardot. Mais que dire quand on en arrive à ce qui constitue l’un des points forts de son émission l’abattage rituel ?
Tous les professionnels de la viande ont un jour où l’autre assisté à ces abattages israélites ou islamiques, avec des sentiments disons… mélangés. Faut-il pour autant refuser le moindre contrat de livraison avec les pays du Moyen-Orient, faut-il aggraver la balance commerciale en important des pays voisins des viandes que les communautés concernées continueront de toute façon de consommer ? Cette revendication d’une « laïcité de l’abattoir républicain » fera tout de même sourire, quand bien même les plus endurcis ne restent pas sans nécessité devant le box rituel.