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Bretagne : Boscher Volailles est « paré pour l'avenir »

Le n°1 français du poulet désossé, filiale de Glon, s'est doté d'une usine neuve et de logiciels puissants. Un investissement pour faire gagner la Bretagne.

Fruit du plus gros investissement réalisé dans l’agroalimentaire breton l’an dernier (30 millions d’euros dont 16,7 de subventions), le nouveau site de Boscher Volailles a été inauguré mercredi à Mûr-de-Bretagne, dans les Côtes d’Armor. La nouvelle usine de 9 500 m 2 côtoie l’ancienne. Elle a démarré le 23 juin et avale aujourd’hui 85 000 poulets lourds qui y sont découpés et désossés pour ressortir sous forme de filets et de viande de cuisses, d’aiguillettes, de filets doubles, de cuisses, d’ailes de pilons : 300 tonnes de viande par semaine au total.

La période n’est pas enthousiasmante. Un dixième des ventes au détail de l’an dernier manque à l’appel ; le débouché de la restauration hors foyer, pourtant en vogue, a l’air de s’effriter. Le snacking marque le pas et les pilons se vendent très mal. En conséquence Boscher Volailles a retiré 5 000 poulets des 90 000 poulets par jour produits depuis neuf mois. De surcroît, les clients de Boscher, industriels européens et chaînes de restauration, se fournissent abondamment en viandes crues congelées d’Amérique du Sud. Mais l’objectif de passer à 100 000 poulets/jour demeure, avec des poulets plus lourds (objectif 3,4 kg vif contre 3,25 aujourd’hui).

Encore un pari fou

Boscher Volailles n’en est pas à son premier pari fou. En 1995, à la veille de rejoindre le groupe Glon, l’entreprise s’était lancée dans le désossage de poulet. « Nous avons pris place sur un marché qui n’existait pas », relate le directeur Paul Lopez (mais dans le cadre d’un partenariat quand même, Ndlr). La décision de renouveler l’outil d’aujourd'hui a germé, il y a quatre ans. Le cycle de vie de l’entreprise n’attend pas le marché.

Les Brésiliens ? Le président du groupe, Alain Glon, est convaincu qu’ils ne prendront pas tout. La Bretagne doit capter ce qui restera. Pour sa part, Paul Lopez voit l’élevage se concentrer en Bretagne. « Je suis confiant dans l’idée que la Bretagne va diminuer moins vite que le reste de la France », a-t-il expliqué à la presse jeudi.

De l’ancien site, l’usine n’a conservé que la centrale d’épuration (l’équivalent de 30 000 habitants). En dehors de cette infrastructure, tout est nouveau : le plan, les murs et le matériel, ce dernier ayant bénéficié de la moitié de l’investissement et les logiciels informatiques le quart. L’électronique et l’informatique font des prouesses : appréciation des carcasses, orientation selon leur poids vers trois circuits de désossage ; réglage des cadences ; pas de rupture de charge, pas de temps mort. Les rayons X sont mis à contribution pour contrôler les filets. Mais rien ne remplace les opératrices qui parent ces derniers à mains nues devant un écran où apparaissent les pièces issues du contrôle aléatoire.

« Nous allons améliorer sensiblement le service aux clients », a commenté le directeur commercial de l’entreprise, Jean-Paul Quéré. Comme l’usine de Guiscriff (Volailles de Keranna, filiale de Boscher), celle de Mûr-de-Bretagne emploie l’anesthésie sous atmosphère contrôlée. Un système encore peu courant qui s’inscrit dans un processus anti-stress. Au bénéfice des opérateurs d’entrée de chaîne et des clients, puisque la viande est plus belle.

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