Bourse : l'alimentation animale paie la hausse des céréales
Sur les traces d'un CAC40 dont la progression a été particulièrement limitée (+1,3%) ces douze derniers mois, les sociétés agroalimentaires présentes en Bourse ont connu un parcours 2007 moins flamboyant qu'en 2006. Le millésime est cependant loin d'être mauvais, mais les conditions d'approvisionnement et de marché ont modéré les marges de manœuvre.
Malgré un gros coup de fatigue cet été, provoqué par les déboires d'avec son partenaire chinois Wahaha, l'action Danone a fini l'année en hausse d'environ 7%, mais le potentiel de croissance dans cette zone a été amputé (désengagement du capital de Shanghai Bright Dairy, fin d'un projet de coentreprise avec Mengniu Dairy). Dans un contexte de consommation difficile en Europe, les stratégies de diversification géographique sont une réponse, à l'image de l'acquisition du canadien Carrière par Bonduelle. Malgré cette opération, le titre Bonduelle a perdu de la valorisation, mais cette évolution intervient après une année 2006 exceptionnelle.
De manière générale, les entreprises ont dû faire face à plusieurs problématiques. « Elles sont confrontées à une hausse des matières premières. Cela entraîne une concurrence plus forte, et nécessite d'augmenter ses efforts publicitaires. À cela s'ajoute l'attente des modifications induites par la réforme de la loi Galland »constate Jean-Damien Chatelain, directeur associé du bureau d'analyse financière
ID Midcaps. Le volailler LDC a réalisé un bon chiffre d'affaires, en répercutant ses hausses, une opération délicate qui ne pourra pas être reconduite éternellement, avec un prix du blé qui a doublé en un an. En 2007, les volaillers ont toutefois confirmé leur redressement, avec des actions en hausse pour la deuxième année consécutive pour Duc et LDC. Ce dernier, avec un profil de plus en plus orienté vers le traiteur, reçoit des commentaires plutôt favorables qui seront confirmés (ou non) dès que seront connus les résultats des ventes de fin d'année. Dans l'univers des produits traiteurs, Tipiak et Fleury Michon ont affiché des gains modestes, avec une valorisation des titres de quelques %.
Boissons et GD s'en sortent bien
Les grands perdants sont sans surprise les groupes d'alimentation animale, touchés de plein fouet par la hausse des céréales, qui composent majoritairement leur offre. Provimi s'est effondré, débutant 2007 à 32,5 euros pour finir l'année à 18,5. Evialis a limité les dégâts, en passant de 34 à 32 euros.
Les groupes laitiers connaissent des évolutions contrastées, entre une action Bongrain qui cède du terrain et les fromageries Bel dont le titre, a l'instar du prix du lait, a flambé, passant de 159 à 204 euros, pour la plus grande joie du groupe familial Fiévet/Bel, principal actionnaire.
La tendance moins nette à la croissance observée en 2007 ne semble pas affecter l'univers des boissons À ce titre, notons l'introduction sur les marchés Boursiers de 1855 (distribution de vins haut de gamme), et de Chamarré (commercialisation de vins français à l'international) société dont l'actionnariat est composé de 10 des plus grandes unions de caves coopératives. Signalons dans un autre secteur, le retour de Brossard en bourse en 2007, année choisie par Eurogerm (produit et correcteurs de meunerie) pour s'introduire sur les marchés financiers., qu'il s'agisse de Pernod-Ricard, du champagne Vranken ou de Boizel Chanoine Champagne. Boizel, repreneur de la marque Lanson International en 2006, s'est même payé le luxe de quasiment tripler son cours l'an dernier, de 40 à 120 euros. Produit en vogue dont la production n'est pas extensible, le champagne profite de sa spécificité qui l'éloigne du tumulte.
La fameuse guerre des prix, qui devrait rogner les marges des entreprises, pourrait aussi entamer les profits de la grande distribution. Mais pour ses représentants, 2007 a été une année plus que clémente, à en juger par les performances de Casino et Carrefour. Si le premier a maintenu son cours, le second a vu son titre gagner 15% en un an.