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Boulogne-sur-Mer se voit en pôle-position

Le premier port de pêche français croit fort dans son projet de pôle de compétitivité.

« Paris doit donner un signe fort à Boulogne-sur-Mer!», s’exclame Jean-Baptiste Delpierre, le président de la filière Halieutique qui a déposé l’un des 105 dossiers français pour l’attribution d’un pôle de compétitivité. Le dossier a rencontré le soutien unanime de l’Ofimer et de tous les Boulonnais. Mais l’homme, dont la pêche aux harengs construisit après guerre la puissance, sait néanmoins qu’il n’y en aura qu’une vingtaine de retenus lors du CIAT (Comité interministériel d’Aménagement du Territoire) de juillet prochain. Auparavant quatre experts auront digéré les 3 à 400 pages de chaque dossier avant que les arbitrages politiques ne se fassent !

Montant de la facture du seul dossier français dans le secteur : 14 millions d’euros, dont 40 % à la charge des partenaires. « C’est beaucoup moins que celui de l’aéronautique (Toulouse) ou même que celui du pôle distributique du Nord-Pas-de-Calais (380 millions d’euros) », souligne J-B Delpierre. Une moindre prétention que l’on aurait regretté d’ailleurs dans les bureaux de l’administration régionale… « Même si on est petit, on en sortira forcément grandi», commente aussitôt Pierre Darchicourt, président du comité national des pêches.

Mais Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche français et premier centre européen de traitement de poissons, a toujours été précurseur. Aujourd’hui, on parle surtout d’une nouvelle gestion de la ressource et de nouveaux quotas. Mais on sait aussi que la consommation de poissons augmente de 2 % par an depuis dix ans (environ 30 kg/an/hb en Europe). Et le grand virage est là : il faut aller vers des produits de plus en plus élaborés, mais qui exigent de plus en plus de recherche-développement. « Nous sommes en train de passer très vite du poisson à l’œil brillant disposé sur l’étal du poissonnier à des produits transformés, sécurisés, tracés et de qualité », explique-t-on à Boulogne. C’est pourquoi Boulogne-sur-Mer attend ce signe fort de Paris. La filière espère que cette candidature sera le catalyseur de toutes les initiatives développées depuis la mise en place du pôle filière halieutique en 1996… Elle compte bien sur l’effet de levier que pourrait procurer ce pôle dans le renforcement de la filière aquatique française tout entière (aquaculture et crustacés compris), pour la dynamisation de l’industrie boulonnaise et pour une meilleure compétitivité du port à l’internationale.

Réponse en juillet prochain

27 programmes ont été sélectionnés qui demandent des moyens supplémentaires de recherche pour accompagner le développement des 166 entreprises (une grande densité de PME souvent déficiente en recherche-développement) et qui font vivre près de 5 000 salariés sur le port et dans les zones industrielles attenantes. « Pour mener au plus vite nos programmes de recherche, nous avons besoin très vite de cinq ingénieurs », souligne Thierry Missonnier, le patron du FROM, mais aussi secrétaire général du pôle halieutique.

Ces projets, déterminés conjointement avec l’Ifremer, tournent autour de trois thèmes indissociables : l’exploitation rationnelle et durable des espèces pérennes, le renforcement de la technicité des entreprises et l’amélioration de la qualité des produits mis en marché. Ils pourraient créer 835 emplois en cinq ans. Boulogne-sur-Mer est bien placé. Le pôle de compétitivité doit lui permettre tout simplement de conserver une longueur d’avance sur ses concurrents. Mais dans le Nord-Pas-de-Calais, Boulogne-sur-Mer devra compter avec les candidatures des pôles ferroviaires, textile et celui de la Bio santé. Réponse en juillet prochain.

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