A Boulogne-sur-mer, on croit en l’avenir du Label Rouge
Deux sociétés boulonnaises et une du Touquet ont créé officiellement l’association Opale Label Rouge le 31 janvier dernier en présence de Jean-Luc Duval, ancien président des Jeunes Agriculteurs (JA) et président de la nouvelle association Qualité et Origine. Il s’agit des sociétés les Entrées de la Mer, JC David et Régals du Touquet spécialisées dans les produits de la mer et engagées dans la démarche d’obtention du Label Rouge. « L’attribution d’un Label Rouge à des produits de la mer permettrait de démarquer la production française et de valoriser l’image de la pêche française », expliquait ce jour-là Pierre Ginebre, directeur de Qualité et Origine, et ancien du Cerqua.
Régal du Touquet a amorcé les démarches en 2004 pour sa soupe de poissons : son dossier passe pour la première fois en commission en avril prochain. Les sociétés JC David et Les Entrées de la Mer n’en sont qu’à la rédaction de leurs cahiers des charges. Elles comptent les déposer en 2008, mais elles ne désespèrent pas d’obtenir le fameux sésame en 2009 ! JC David soumet à l’INAO son hareng fumé déjà renommé et Les Entrées de la mer son réputé saumon farci.
C’est la première fois que des transformateurs de produits de la mer élaborés et transformés à Boulogne-sur-Mer sollicitent le Label Rouge. Ces trois dossiers devraient figurer parmi les premiers dossiers examinés par l’INAO en charge de l’attribution des labels depuis la réforme intervenue et « qui n’aura ni simplifié les parcours, ni raccourci les délais ».
La nouvelle procédure d’homologation oblige désormais les professionnels à se fédérer en structure associative qui doit être reconnue comme Organisme de défense et de gestion (ODG) par l’INAO.
Les trois entreprises boulonnaises ont voulu aller plus loin dans leurs démarches et ont souhaité se regrouper en une seule association (Opale Label Rouge) qui fédérera les trois ODG. Elle sera l’interlocutrice unique face à l’INAO et aux organismes comme le groupement Qualité Nord-Pas-de-Calais qui appuie les entreprises régionales dans l’élaboration des cahiers des charges, l’Ofimer, l’association Qualité et Origine et l’INAO.
Se différencier de la concurrence
« On a besoin de signes de différenciation pour exister », affirme Guy Farrugia, p-dg des Entrées de la Mer, une entreprise de trente salariés spécialisée dans les produits transformés à base de poissons (darnes, terrines, mousselines, fondants…) « On va vers le Label Rouge pour se démarquer de la concurrence », ajoute Lionel Sawicki de la SA Regals du Touquet dont la notoriété de la soupe de poissons ne se dément pas depuis 40 ans.
Quant à Hervé Diers, le patron de JC David, président d’Opale Label Rouge, il a fait un chemin considérable depuis son arrivée à la tête de l’entreprise en 2001 (voir encadré). « Obtenir le Label Rouge serait un plus pour notre hareng fumé », poursuit -t-il : « cela permettrait de faire reconnaître un pur produit de tradition boulonnaise ».
(1) D'après le représentant de la nouvelle association Qualité et Origine créée le 11 décembre 2007 sur les fondements de l'ex-Cerqua, il y aurait environ une dizaine de produits de la mer sur les 3 à 400 labels rouges français. On peut d'ailleurs distinguer deux catégories distinctes : les produits frais (sardines, coquilles Saint-Jacques, Huîtres, saumon et crevettes) et les produits transformés (conserves de sardines, thon au naturel et à l'huile, maquereaux et produits fumés)