Bordeaux : le nouveau président du CIVB opte pour la réforme
Ex-président de la fédération des syndicats de commerce de gros de la Gironde, Christian Delpeuch a été élu lundi dernier président du CIVB à une très large majorité. Il succède à Jean-Louis Trocard, dans le respect de l’alternance instaurée depuis toujours, et qui voit tous les deux ans un négociant succéder à un viticulteur à la tête du CIVB. Connu pour son franc-parler et ses qualités de manager, Monsieur Delpeuch va devoir faire face à la crise qui secoue actuellement la viticulture girondine, et particulièrement le flou qui entoure l’avenir des vins de Bordeaux, soumis à la concurrence internationale. Un autre chantier d’importance attend également le nouveau président du CIVB, à savoir la surproduction actuelle des vins de Bordeaux, et la chute des cours qui en est la conséquence directe. « Si nous voulons que les cours remontent rapidement au prix d’orientation souhaitée, il est urgent d’adopter une politique viticole responsable » a déclaré Christian Delpeuch dans son discours d’investiture. Il a ensuite émis les premières propositions, destinées à « immédiatement repartir de l’avant, et sortir de l’ornière coûte que coûte». Mesures phares, les décisions de procéder à un arrachage « ciblé et définitif» auquel le CIVB prendrait une part financière, et l’interdiction de la moindre plantation nouvelle sur l’ensemble du vignoble (sauf remplacement) pendant trois ans. Parmi les autres propositions importantes : la décision d’ouvrir des appellations génériques à certaines pratiques œnologiques, l’utilisation des noms de cépages sur les étiquettes et la création de produits nouveaux hors de l’AOC. Quoi qu’il en soit, Christian Delpeuch a assuré que toutes ses propositions se transformeraient bientôt en mesures car « il faut aborder les problèmes avec franchise et détermination », a-t-il ajouté.