Bordeaux et Bordeaux Sup: l’impulsion sera-t-elle suffisante?
De façade ou pas, l’optimisme et la détermination étaient de mise de la part d’Alain Vironneau, hier, lors de la présentation du millésime 2005 des vins de Bordeaux et Bordeaux Supérieur. Ces sentiments tranchent avec les décisions annoncées il y a une semaine par le président du syndicat des deux appellations, sur l’envoi à la distillation de 260 000 hl de rouge et 60 000 hl de blanc. « Dès que les mesures de distillation et les aides de Bruxelles seront mises en œuvre, nous cesserons notre blocus» a affirmé hier M. Vironneau, qui a rappelé que les primes européennes (attendues à hauteur de 3,35 euros par degré/hl) seront complétées par des aides complémentaires du syndicat. « Qualitativement, la France n’a pas à être jalouse des autres pays. Mais quoi qu’on en dise, il faut s’adapter au consommateur» assure le président, qui aimerait entendre un peu plus parler d’économie au sein de l’INAO. La réduction des stocks doit permettre d’assainir la situation, mais le marketing n’est pas encore entré dans les mœurs. « Plutôt que de consacrer 450 M Eur pour l’élimination des produits vitivinicoles et 15 M Eur à leur promotion, on aimerait bien que Bruxelles fasse l’inverse». Sur un vin de Bordeaux ou Bordeaux Supérieur, 4 centimes sont consacrés à la promotion, contre 30 % pour les vins étrangers. La marge est conséquente, mais les débouchés à l’export font l’objet d’un intérêt « constant, modéré et croissant. Nous ne sommes plus dans un système baissier» a affirmé le président du syndicat. Un responsable commercial a cependant annoncé l’ampleur du travail dans les arrachages. Sur 20 000 hectares en trop, moins de 10% ont disparu.