Bordeaux cherche à réduire la voilure
En bordeaux rouges et bordeaux rouges supérieurs, les prix du vrac tournent aujourd’hui autour de 950 euros le tonneau. « C’est en dessous des coûts de revient, ce qui est dramatique », a déclaré hier devant la presse, Alain Vironneau, président du syndicat viticole des AOC bordeaux et bordeaux supérieur.
Ces prix sont la résultante, entre autres, d’une très forte production, quelque 6,5 millions d’hl pour cette campagne (tous bordeaux confondus). « Aujourd’hui on regarde comment réduire la voilure », a concédé Alain Vironneau malgré un optimisme affiché. Le président du syndicat a rappelé les mesures qui ont déjà été prises, à Bordeaux, dans ce sens. Déjà en 2003, quelque 621 000 hl en bordeaux rouges avaient été mis en réserve. Cette année, l’interprofession a décidé de bloquer toutes les appellations rouges à 50 hl/ha et de mettre en réserve tout le surplus sous forme de stocks régulateurs. Selon les premières estimations, ce stock devrait atteindre 1 M d’hl. « C’est la première fois que cette mesure est adoptée à Bordeaux », a rappelé Alain Vironneau, satisfait que toutes les familles professionnelles se soient accordées sur ce point. Autre mesure décidée à Bordeaux : l’arrachage ciblé qui devrait porter sur quelque 10 000 ha d’ici 5 ans. Cette mesure pourra s’accompagner d’une reconversion positive différée d’après une décision administrative actée mercredi. Enfin une allocation a été ouverte pour la distillation des vins, mais l’aide financière associée reste peu incitative.
« J e crois que c’est dans la misère qu’on apprend à vivre. Aujourd’hui on est dans une ambiance où l’on doit repeser toutes les données. La France a un savoir-faire, elle va reprendre un cap », a conclu hier le président du syndicat viticole des AOC bordeaux et bordeaux supérieur. Les chiffres de Bordeaux à l’exportation prêtent pourtant peu à l’optimisme. En 2003-2004, les premières destinations ont fortement marqué le pas (-12 % en Allemagne et -6 % au Royaume-Uni) et dans l’ensemble, Bordeaux a perdu 8 % en valeur à l’export.