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Bonduelle se dit prêt à de nouvelles acquisitions

Centre d'innovation de Bonduelle, à Lyon.
© DR

Le spécialiste du légume a présenté le 4 octobre ses résultats financiers pour l’exercice 2015-2016 et ses perspectives pour l’année à venir. Le groupe veut désormais explorer tous les territoires du végétal.

Après un très bon exercice 2014-2015, les résultats 2015-2016 de Bonduelle, arrêtés au 30 juin, sont plus mitigés. Le groupe réalise un chiffre d’affaires annuel de 1,968 milliard d’euros, en baisse de 0,7 % par rapport à l’exercice précédent. « Notre croissance organique s’est élevée à 2,4 %, ce qui est supérieur à l’objectif de 2 % fixé l’an dernier », nuance Grégory Sanson, le directeur financier de Bonduelle. Mais la conséquence des taux de change est douloureuse pour le groupe, puisque les devises ont amputé plus de 61 millions d’euros à son chiffre d’affaires. À l’exception du dollar américain, l’ensemble des devises a en effet été dévalué, et plus particulièrement le rouble russe. « À taux de change constant, nous aurions atteint les 2,033 milliards d’euros », se figure le directeur financier. La rentabilité opérationnelle courante (ROC) du groupe est aussi en baisse, de 7,2 % à 103,5 millions d’euros. Encore une fois, « le taux de change masque très largement notre performance puisque à taux constants, le ROC est en hausse, à 113,1 millions d’euros, ce qui est supérieur à l’objectif de 112 millions d’euros que nous nous étions fixé », insiste Grégory Sanson.

Les conserves MDD souffrent de l’arrêt de certains contrats

La zone Europe, qui représente 65 % des ventes du groupe, a connu une légère décroissance, de l’ordre de -0,4 % en données comparables, tandis que la zone hors Europe voit ses ventes progresser de 8,2 % (mais baisser de 1,1 % en données publiées). « À partir de l’été 2015, nous avons décidé d’arrêter un certain nombre de contrats pour des marques de distributeurs, ce qui a pénalisé notre activité », commente Grégory Sanson. La France est d’ailleurs le marché qui en a le plus souffert, avec la fermeture de l’usine de Russy-Bémont (Oise). Même si le pays représente encore 31 % des activités de Bonduelle, il voit ses ventes diminuer de 1,8 % à taux de change et périmètre constants. Avec 14 % des activités du groupe, les États-Unis restent le deuxième marché pour Bonduelle, devant le Canada (12 %) et l’Allemagne (11 %). Avec l’arrêt de certaines MDD en Europe, l’activité conserve du groupe a perdu 1,8 % de chiffre d’affaires à taux de change et périmètre constants. Bien qu’elle reste sa première technologie, elle perd la majorité absolue, en représentant 49 % du portefeuille de Bonduelle. À l’inverse, le surgelé et le frais prêt à l’emploi progressent respectivement de 9 et 3,8 %, le surgelé ayant de bons résultats en Amérique du Nord.

Concernant les réseaux de distribution, les trois quarts des activités dépendent de la grande distribution, un canal en croissance de 2,8 % pour Bonduelle. « En restauration hors foyer, l’activité se redresse en Europe », complète Grégory Sanson.

L’affaiblissement russe

Après cinq années de forte croissance, le marché de la conserve est en recul de 8,8 % en Russie. En cause, la crise économique qui pousse les ménages à réaliser eux-mêmes leurs conserves. Sur la zone Russie/Kazakhstan/Biélorussie, Bonduelle réussit quand même à stabiliser ses ventes, avec un chiffre d’affaires en hausse de 1,8 %, contre +28,9 % pour la période 2014-2015. Le groupe a d’ailleurs créé une filiale au Kazakhstan, « un pays important pour nous », déclare Christophe Bonduelle, son président. Bonduelle y a vendu quelque 10 000 tonnes de produits en 2015-2016.

Une enveloppe de 300 millions d’euros

Pour l’exercice 2016-2017, Bonduelle espère encore passer la barre des 2 milliards de dollars de chiffre d’affaires, avec une croissance de 2 à 3 %. Le groupe vise un ROC en hausse de 2 à 3 % également, hors effet campagnes 2016. Et pour cause, les conditions climatiques de cet été ont été difficiles dans le monde, avec des inondations en France et en Russie et de la sécheresse au Brésil et dans l’État de New York (États-Unis). Bonduelle chiffre déjà cet effet campagne à 7-8 millions d’euros. « La situation des stocks va s’assainir. On peut envisager une augmentation des activités des usines l’année suivante pour reconstruire les stocks », relativise Christophe Bonduelle. Depuis les dernières grosses acquisitions, en 2012, Bonduelle a progressivement diminué sa dette financière nette, avec un ratio dette nette/Ebitda hors éléments non récurrents qui atteint désormais 2,47. « Nous pouvons maintenant envisager des acquisitions et de la croissance externe », annonce Grégory Sanson. « Nous avons les moyens financiers et humains pour saisir des opportunités », rajoute Christophe Bonduelle, à savoir une enveloppe de 250 à 300 millions d’euros. Le spécialiste du légume ne veut pas se cantonner aux conserves de haricots verts. Avec son ambition définie il y a trois ans, « être le référent mondial qui assure le bien-vivre par l’alimentation végétale », il brigue toutes les technologies et tous les produits en rapport avec le végétal comme les céréales ou les fruits, et ne s’interdit aucune destination. « Nous misons aussi sur l’avenir via les start-up », souligne le président.

De bons résultats en Amériques

En Amérique du Nord, Bonduelle réalise un chiffre d’affaires de 724 millions de dollars canadiens, soit 490 millions d’euros environ. Le groupe poursuit sa croissance, bénéficiant d’une parité dollar US/dollar canadien favorable à l’exportation de légumes surgelés du Canada vers les États-Unis. Ainsi, ses ventes de produits surgelés aux États-Unis progressent de 9,4 % sur un an et celles aux Canada de 20,8 %. Sur un marché en baisse de 1 %, les ventes de conserves aux États-Unis progressent de 25,1 %, et de 3,7 % au Canada. Le groupe vient de finir la reconstruction de l’usine de Tecumseh (Ontario), ravagée par un incendie en juillet 2014. En Amérique du Sud, « le marché des conserves de légumes est peu différencié, explique Christophe Bonduelle, nous avons donc décidé de proposer une offre à teneur réduite en sel, et une sans sel ajouté. Ces produits premium se vendent très bien. »

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