Boizel Chanoine change de dimension
Annoncée comme une année de transition, 2006 est atypique à tout points de vue pour la maison rémoise Boizel Chanoine Champagne (BCC) qui commercialise entre autres les marques Boizel, Chanoine Frères, Philiponnat, Lanson, ainsi que des MDD. Sur les six premiers mois de l'année, les ventes sont passées de 37,7 à 109,7 M Eur, en raison de l'intégration de Lanson International racheté en début d'année pour la somme de 122,7 M Eur. BCC a rappelé dans ses derniers comptes semestriels publiés le 23 octobre que « cet important changement de périmètre rend toute comparaison sur cette période non significative, d'autant moins que le premier semestre représente environ un tiers des ventes de l'exercice ». Pourtant le marché boursier n'a cessé de récompenser ce rachat, avec une hausse quasi ininterrompue du cours depuis son annonce en décembre dernier. De 18 euros, l'action caracole aujourd'hui au-delà de 44 euros, ce qui n'a pas empêché BCC d'entamer un nécessaire travail de restructuration après son acquisition. Celui-ci a été entamé cet été avec la cession des actifs bordelais de la maison Burtin, les coûts de restructuration devant encore s'étaler sur le second semestre 2006 et sur l'exercice 2007. A périmètre constant, les autres filiales de BCC ont enregistré sur le premier semestre « des performances en léger retrait par rapport à 2005, mais ces dernières étaient en très forte progression par rapport à 2004 » a noté le groupe qui vise un CA de 275 M Eur en 2006 avec l'intégration des acquisitions. Ce nouvel environnement a fait passer les stocks de 112 à 445 M Eur, et rempli des caves qui ont rarement contenu autant de bouteilles. Mais à la différence des vins tranquilles confrontés de plein fouet à la concurrence étrangère, le Champagne continue d'afficher d'excellentes performances, notamment à l'exportation. BCC, qui rappelle que l'année 2006 sera un exercice de transition n'en attend pas moins un doublement de son résultat opérationnel.