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Bœuf : le cheptel mondial ploie sous l’inflation des coûts

L’étude des principaux pays opérant sur le marché mondial montre une tendance à la décapitalisation bovine en lien avec l'augmentation du coût de l'engraissement, selon l'Institut de l'Elevage.

Une décapitalisation du cheptel bovin est en route à l’échelle planétaire. Elle est liée à l’augmentation du coût de l’engraissement. L’Institut de l’Élevage analyse le phénomène dans un récent dossier sur « Le marché mondial de la viande bovine en 2007 ». « L’envolée du prix des céréales a un double impact sur l’élevage, soulignent les auteurs. D’une part, cela pénalise fortement l’engraissement de par le monde en augmentant les coûts de production. D’autre part, cela réduit l’attractivité de l’élevage là où les terres peuvent être mises en culture. »

Dans l’UE, l’alourdissement des frais d’élevage et le développement de la fièvre catarrhale, synonyme de restriction des échanges, perturbent le marché et mettent sous pression les prix du maigre ainsi que les marges des engraisseurs. Cela pourrait accélérer la baisse du cheptel allaitant. L’effectif de vaches à viande s’est déjà réduit de 84 000 têtes (-0,7 %) entre fin 2005 et fin 2006. Côté laitières, le troupeau a continué de régresser (-2,3 %). Néanmoins, la hausse des quotas et les fortes augmentations des prix du lait en 2007 devraient stimuler la production et ralentir cette baisse.

Conversion des pâtures

Au Brésil, la très forte capitalisation de 1997 à 2004 a laissé place à une tendance inverse. La production aurait baissé d’à peu près 5 % l’an dernier par rapport au record de 2006. En 2007, les données indiquent un ralentissement des abattages de femelles, laissant présager la fin possible de ce court cycle de décapitalisation. L’élevage bovin viande semble retrouver de l’attrait, après avoir été fragilisé par les bas prix payés par les abattoirs et par l’augmentation du prix des terrains agricoles recherchés pour cultiver soja ou canne à sucre. L’an dernier, le redressement des cours de la viande bovine a été net (+6 %).

« Les interventions du gouvernement argentin sur le marché des viandes ne semblent pas avoir stoppé les conversions de pâtures en terres cultivées », considère l’institut. Sur les onze premiers mois de 2007, les abattages ont grimpé à 13,5 M de têtes (+10 %). On y distingue une forte présence des animaux jeunes, reflet d’un engraissement peu attractif au regard du prix des grains. Les abattages de femelles sont en hausse et laissent présager un nouveau cycle de décapitalisation. « Après deux années d’euphorie, l’Uruguay voit sa production régresser », souligne le rapport. Le pays a profité en 2006 de l’absence de l’Argentine et du Brésil sur de nombreux marchés. Cela a dopé les exportations, mais asséché l’offre. Le cheptel s’en est trouvé réduit en 2007.

Sur le marché Pacifique, l’Institut de l’Élevage perçoit une reprise de la décapitalisation aux Etats-Unis. Le nombre de génisses destinées au renouvellement a chuté de 300 000 têtes (-6 %), d’après l’inventaire au 1 er juillet 2007. « Ce changement d’attitude de la filière semble lié à des conditions climatiques difficiles, mais surtout au coût de l’engraissement et au développement de la production d’éthanol. » Les éleveurs canadiens vivent quant à eux un retour à la normale, avec la réouverture des frontières américaines, un moment infranchissables pour cause d’ESB. « Les génisses destinées au renouvellement sont 25 % sous l’effectif de 2003, qui reflétait un régime de croisière. Ce faible niveau annonce de nouvelles baisses de cheptel pour le troupeau allaitant », indique le rapport. En Australie, les mauvaises conditions de pâturage, liées à la sécheresse, ainsi que la chute de rentabilité des feedlots, générée par le renchérissement des céréales et la hausse du dollar australien, ont conduit les producteurs à décapitaliser.

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