Aller au contenu principal

Bœuf : comment gérer le déficit à venir ?

Les AG permettent souvent d'aborder les perspectives de marché. Une fois n'est pas coutume, Bovins Croissance a choisi hier de donner la parole à l'Inra. Vincent Chatelier est venu exposer ses prévisions pour le secteur bovin viande. « Selon moi, la France va devenir déficitaire en viande bovine. C'est inéluctable. De 106 % aujourd'hui, notre taux d'approvisionnement devrait tomber sous la barre des 100 % entre 2015 et 2020 », a-t-il déclaré devant les organismes de génétique. L'économiste de l'Inra ne voit aucun signe d'écroulement de la consommation. Elle représente en France 26,1 kg par habitant. Tout sera fait pour professionnaliser l'activité Jeune Bovin ou pour développer dans certaines régions la production de vache allaitante sans droit à prime. Le poids de carcasse devrait continuer d'augmenter. Mais, le cheptel poursuivra son déclin, entraîné par la baisse des effectifs en vaches laitières. « Seules des aides publiques peuvent relancer la production. Mais, je suis peu optimiste sur ce point », a-t-il ajouté.

Contractualisation renforcée

Sur le plan européen, le déficit est déjà installé. Vincent Chatelier le considère comme durable. « Dans ce contexte déficitaire, la crise du veau de boucherie interpelle sur l'intérêt d'une telle production, a-t-il souligné. On ne constate pas de réaffectation vers des animaux plus lourds. Cela obéit à une demande du consommateur, en termes de qualité, de tendreté, de couleur de viande. »

L'économiste envisage une certaine stabilité de la demande européenne en viande bovine. 100 millions de personnes viennent d'intégrer l'UE lors de l'élargissement. Leur niveau de consommation est faible, comme en Hongrie (4 kg par habitant) ou en Pologne (7 kg par habitant).

« La contractualisation va se renforcer,a-t-il lancé. L'agriculteur de demain ne fera pas des coups, mais s'inscrira dans la durée par rapport aux entreprises d'aval. Pour les abattoirs, la raréfaction de l'offre impose une sécurisation des approvisionnements. » L'économiste a aussi insisté sur l'avantage que représente la traçabilité, dont les bénéfices se mesurent à long terme.

Les plus lus

au premier plan, tête de boeuf, dans un marché aux bestiaux
DNC : quel impact sur les prix des broutards, petits veaux, jeunes bovins et vaches ?

Alors que le marché des bovins dans son ensemble était dans une conjoncture très favorable et rarement vue, la dermatose…

Poulets standard européen
Poulet : plus de 300 €/100 kg, le marché européen s’emballe

Les prix européens du poulet s’envolent, car la production progresse moins vite que la consommation. Si l’Ukraine est un peu…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Poules standard dans un poulailler automatisé
Le Sud-Ouest se tourne vers le poulet standard pour concurrencer les importations

La France reste confrontée à la hausse des importations de poulets standards, qui représentent désormais un poulet sur deux.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio