Aller au contenu principal

Bœuf : comment éviter la guerre des prix

« Le prix n’est pas notre point fort. On doit davantage communiquer sur les particularités de notre production. » Ces propos, tenus hier au Sommet de l’élevage par Giovanni Battista Testa, directeur de l’association d’éleveurs italiens Asprocarne Piemonte, résument bien le problème posé aujourd’hui aux producteurs de viande bovine. Un colloque sur « L’avenir des races à viande en Europe» a jeté les bases d’une promotion commune sur les grands marchés importateurs. « L’émergence des attentes sociétales justifie ce genre d’action, a souligné Louis Orenga, directeur du Centre d’Information sur les viandes (CIV). Il faut que le consommateur soit informé des contraintes pesant sur la production européenne. »

L’ennemi désigné est la viande sud-américaine. Son apparition dans les linéaires de la grande distribution italienne constitue une grande menace, aux yeux Jean-Pierre Houssel, responsable de la mission agricole d’UbiFrance à Milan. Sur le marché transalpin, les importations de bœuf du Brésil sont en hausse de 36 %, celles d’Argentine de 20 %. Cela concerne jusqu’à présent le haut de gamme. « Le risque est que cette viande finisse par concerner également les marques génériques des distributeurs, a-t-il déclaré. Et de tels projets existent. »

D’après lui, on assiste en Italie à un engrenage de ventes promotionnelles, de prix bloqués. « Le prix est plus que jamais déterminant dans les comportements d’achat,a-t-il ajouté. Selon certains distributeurs, les filières contrôlées de l’élevage à l’abattage reculeront au profit des viandes de premier prix. » Elles devraient malgré tout rester dans le cœur de gamme. D’où la nécessité de communiquer sur le savoir-faire de telles filières. « Seul l’investissement sur la qualité permettra de préserver leurs débouchés », a-t-il affirmé.

Pour Louis Orenga, la communication doit s’appuyer sur des valeurs communes aux différents États membres : la sécurité sanitaire, la traçabilité, le bien-être animal, le respect de l’environnement. « On me dit souvent que le consommateur est incohérent, qu’une fois ses demandes satisfaites, il n’en tient plus compte. L’erreur à ne pas commettre est d’imposer de nouvelles contraintes à une filière sans être capable de l’expliquer au consommateur. »

Les plus lus

Œufs : le bond des importations européennes vient d’Ukraine, mais aussi de Turquie

L’évolution des prix des œufs français, au 19 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

drapeau turc
Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier,…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Dinde en élevage
« La production de dinde est stable en 2025, c’est une bonne nouvelle »

Après plusieurs années de recul, la filière dinde semble retrouver de la stabilité dans les abattages en France. Malgré une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio