Blé : vers une récolte copieuse
Période du 3 au 10 juillet. Le conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer s’est réuni ce mardi 10 juillet, pour la première fois de la campagne 2012-2013, pour procéder à un dernier bilan prévisionnel de la saison écoulée et émettre ses premières réflexions sur la présentation de la nouvelle (lire ci-contre). Déjà, FranceAgriMer a publié ses premières estimations de récolte de céréales à paille que nous avons brièvement présentées dans une précédente chronique. Rappelons qu’il s’agit de toutes premières prévisions qui concernent le volume de récolte, et que la plupart des observateurs jugent plausibles, mais qui n’abordent pas encore la question de la qualité, en suspens avec la persistance des pluies. FranceAgriMer prévoit donc une récolte de 35,9 millions de tonnes (Mt) de blé tendre, malgré la légère réduction des surfaces, grâce à un rendement moyen estimé à 74 quintaux par hectare contre 68 l’an dernier. Avec un tel chiffre et un stock de report plus étoffé que prévu, la France disposerait d’un disponible exportable bien plus conséquent que l’an dernier. Eu égard à la situation des pays concurrents, notamment l’origine russe qui vient en plus d’être perturbée par les inondations, et à la compétitivité de l’euro, les opérateurs français peuvent espérer réaliser une bonne performance s’ils disposent de blés de qualité exportable en suffisance. En ce qui concerne le blé dur, avec une prévision de production de 2,1 Mt contre 2 Mt l’an dernier, on s’achemine encore vers un maigre bilan compte tenu du stock de report dérisoire.
Reprise de production de l’orge
L’orge retrouverait un niveau de production plus conforme à la norme, avec 11,2 Mt, contre 8,8 l’an dernier, en raison du volume exceptionnel d’orges de printemps dû aux ressemis d’après le gel. Cette reprise de production doit permettre à l’orge française de bénéficier d’une demande internationale très vive.
Le ministère de l’Agriculture a publié ses propres estimations de récolte qui rejoignent, grosso modo, celles de FranceAgriMer.
Mais actuellement sur le plan international, le marché directeur demeure celui du maïs à Chicago avec les inévitables retombées sur les marchés européen et français. Le ministère américain de l’Agriculture a dû, une fois de plus, dégrader la notation des cultures américaines de maïs, de plus en plus affectées par la vague de chaleur et la sécheresse (40 % des cultures en excellent ou bon état). Et le prochain rapport de l’USDA reverra sans doute à la baisse ses estimations de rendements. Un palliatif à cette situation pourrait consister en une baisse de la production d’éthanol. En attendant, les prix du maïs continuent de tirer Euronext à la hausse, y compris pour les céréales à paille, même si, ponctuellement, des prises de bénéfices freinent cette tendance qui commence à rebuter les acheteurs.