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Blé : l'ONIGC souhaite une détente « salutaire » des prix

60 $ au-dessus des prix américains, les blés français perdent en compétitivité sur le marché mondial. Le conseil de l'ONIGC a appelé, mercredi, les vendeurs à répondre aux besoins les plus urgents de leurs clients.

L'été pourri a bouleversé les pronostics de récolte plutôt favorables émis début juillet. C'est le constat préliminaire qu'ont pu faire le président et le directeur général de l'office national interprofessionnel des grandes cultures (ONIGC) mercredi avant d'en analyser les conséquences immédiates et prévisibles, voire de les maîtriser dans les courtes limites du possible.

Le sujet déterminant tous les autres, c'est celui des prix du blé dont l'envolée sur le marché mondial est encore accentuée sur le nôtre par une récolte décevante engendrant de maigres disponibilités : 31 Mt contre 32,6 en 2006-2007 et 35,7 en 2005-2006. La France qui ne pouvait échapper à la tension planétaire y a donc ajouté sa participation et ses cours du blé se situent à quelque 60 $ au-dessus des prix américains évoluant autour de 320/330 $ FOB.

Cet écart compromet la compétitivité des blés français sur le marché international, ce qui ne perturbe pas la tendance, du moins pour le moment (le Conseil a affirmé son opposition à l'institution d'une taxe à l'exportation) mais constitue une opportunité d'ouverture à l'importation de céréales fourragères, elles-mêmes tirées vers le haut par le blé. L'ONIGC souhaite donc un ajustement « salutaire » de détente des prix français nécessaire pour ramener à un bilan équilibré. Il convient, précise l'Office, que l'écart de nos prix avec ceux du marché mondial se résorbe. Il convient aussi et urgemment d'assurer la fluidité du marché intérieur et le Conseil de l'ONIGC lance un appel aux détenteurs de marchandise tentés de la retenir, de répondre aux besoins les plus urgents de leurs clients en mal d'approvisionnement. Cet appel à la solidarité va-t-il émouvoir des vendeurs qui jouent le rattrapage des mauvaises campagnes antérieures ou simplement les faire réfléchir aux risques d'une spéculation dont ils ne sont pas forcément des professionnels avertis ?

Heure de gloire pour le sorgho

En attendant une réaction à ce vœu de l'ONIGC, les utilisateurs privés d'offres, même en y mettant le prix, tentent de chercher ailleurs ce qu'ils ne trouvent pas sur leur propre marché. C'est vrai pour les fabricants d'aliments du bétail français mais aussi communautaires et l'ONIGC estime à 8 Mt les importations de maïs dans l'UE pour la campagne, en provenance du Brésil et d'Argentine. Le mouvement pourrait cependant être freiné sur les ports bretons par les réglementations OGM et par l'écart de prix qui se réduit entre l'origine brésilienne non OGM et les cours nationaux. Cette flambée des prix des principales céréales sonne l'heure de gloire pour le sorgho dont les FAB européens, particulièrement belges, hollandais et espagnols redécouvrent les vertus et la compétitivité ; les importations dans l'UE « explosent ».

Pour les fabricants d'aliments du bétail français, dans le cadre d'un approvisionnement national, c'est le maïs qui s'avère, au vu des prix actuels, le plus compétitif des trois grandes céréales. Au 6 septembre, l'écart de prix entre le blé fourrager et le maïs rendu Pontivy était de 6 euros en faveur du maïs.

Durant la campagne, le niveau d'incorporation dépendra de l'évolution du rapport de prix entre les différentes céréales et le rôle de l'orge n'est pas joué, même si le disponible est réduit et que la demande pour l'export pays tiers s'annonce forte.

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