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Blé dur : la montée en puissance du Nord de l’UE

La production n’est plus l’apanage des pays du Sud de l’Europe. Dans le centre de la France et en Poitou-Charentes, cette culture connaît un renouveau.

L’ONIC, qui n’était pas encore l’ONIGC, concluait une étude de janvier 2006 sur le marché français du blé dur en affirmant que la France était en voie de devenir « le grenier à blé dur de l’Union européenne ». La production européenne de blé dur était jusqu’au début de la décennie, l’apanage du Sud de l’UE, plus particulièrement de l’Italie avec une moyenne de production comprise entre 3,7 et 5 Mt de 1990 à 2004 et des surfaces de l’ordre de 1,6 million d’hectares sur cette même période. L’Espagne avait connu une progression fulgurante entre 1990 et 2002, passant de 192 000 ha en 1990 à 760 000 ha en 2003. La France connaissait le processus inverse : la réforme de la PAC en 1993, alignant le prix d’intervention du blé dur sur celui des autres céréales, provoquait un effondrement brutal des surfaces de 500 000 ha à leur apogée (1991) à 220 000 en 1993. Dans les 10 années qui suivirent, cette culture reprit une progression modérée mais régulière pour atteindre 450 000 ha en 2006, soit une progression de 6 % par rapport à 2005. Cette progression est surtout à mettre au compte de deux régions, les plus septentrionales de culture du blé dur : Centre et Poitou-Charentes où le renoncement avait été particulièrement évident en 1993. Elle résulte de l’attractivité nouvelle des prix du blé dur par rapport au blé tendre, la notion de marché ayant pris le pas sur celle de l’intervention.

Record en France

La baisse des surfaces en Italie est la conséquence du découplage des aides et l’ONIC considérait, dans son étude, que cette tendance accentuée l’an dernier par les conditions climatiques défavorables, allait se poursuivre non seulement en Italie mais aussi en Grèce et que la production française augmenterait au fur et à mesure que celle de nos partenaires méridionaux déclinerait. La récolte 2006 est allée dans ce sens, atteignant le chiffre record de 2,1 Mt, récolte correspondant pratiquement à la collecte. L’ONIGC, dans son bilan prévisionnel de décembre dernier, maintient les utilisations intérieures à 600 000 tonnes et augmente ses prévisions de ventes à l’UE notamment à l’Italie et l’Espagne en raison des prix élevés de l’origine canadienne, principale concurrente sur ce marché (le Canada est le deuxième producteur mondial après l’UE à 25 avec 4 à 5 Mt et le premier exportateur avec 3 à 4 Mt par an). En revanche, nos exportations pays tiers risquent d’être freinées, notamment à destination de notre premier client pays tiers, l’Algérie, hésitante devant la hausse des prix de l’ordre de 25 euros la tonne par rapport à la fin 2005. Dans ces conditions, le stock de report risque d’être relativement important, de l’ordre de 165 000 tonnes.

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