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Blé dur : la hausse la plus spectaculaire

La répercussion sur les produits transformés comme les pâtes est difficilement maîtrisable.

Dans le contexte de la hausse du prix des denrées alimentaires, les pâtes figurent parmi les articles les plus souvent cités comme exemplaires de cette tendance inflationniste. Plus que la part du blé tendre dans le coût de fabrication de la baguette ou du lait dans celui du pot de yaourt, les pâtes alimentaires sont dépendantes du prix de leur matière première : le blé dur.

Celui-ci se prête moins à la spéculation que les autres grandes céréales, blé tendre et maïs, pour la bonne raison qu’il n’en existe pas de marché à terme, mais aussi parce que la concentration de l’offre et des débouchés très localisés dans certaines régions du monde fait que ce marché réagit plus pragmatiquement aux vrais fondamentaux.

Le disponible exportable mondial est concentré en Amérique du Nord, le Canadian Weath Board détenant à lui seul, selon les années entre 50 et 60 % du marché mondial. Quant à la demande, elle est également très localisée, notamment au Maghreb et dans l’Union européenne. Cette dernière figure à la fois parmi les principaux producteurs, exportateurs et importateurs mondiaux et la France y joue un rôle important.

Une production en recul en Europe

La production de l’UE a régressé depuis la fin de la décennie 1990 avec notamment une forte chute entre 2004 et 2007 où elle se situe à 7,8 Mt, mais la production françaises a poursuivi une reprise de production entamée depuis 1998 pour tourner depuis 2004 autour de 2 Mt, soit la deuxième place après l’Italie (3,6 Mt) et devant l’Espagne (1,2 Mt). La progression de la production française s’est faite à partir de la récupération de surfaces perdues par l’Italie pour raison de découplage des aides directes et la France est devenue le premier exportateur européen et le 2 e exportateurs mondial. En 2007-2008, les surfaces françaises ont stagné et les ensemencements pour la récolte 2008 sont estimés en baisse de 4,3 % à 435 000 hectares. L’ONIGC Le marché du blé dur, analyses et perspectives, disponible à l’ONIGC attribue ce recul à des déboires climatiques en 2007, qui ont amené les producteurs à revoir leurs assolements.

Pourtant il existe un argument essentiel de nature à encourager la progression des surfaces : c’est le prix. Sa montée a été brutale depuis le début de cette campagne. De juillet 2005 à juillet 2006, il restait stable autour de 170 euros, rendu Port la Nouvelle ; en juillet 2007, il montait à 240 euros pour bondir en octobre à 440 euros et à 500 euros aujourd’hui. Dans le même temps, les cours du blé tendre progressaient eux aussi spectaculairement, mais l’écart entre le blé dur et le blé tendre qui était en début de campagne 2005-2006, de 55 euros (le blé tendre cotant alors 105 euros rendu Rouen), se maintenait en juillet 200, et passait à 150 euros en juillet 2007. Il est actuellement de l’ordre de 235 euros.

Même si la flambée des prix du blé dur sur l’ensemble du marché mondial a d’indéniables causes conjoncturelles (baisse des récoltes et chute des stocks) et que l’écart de prix ne perdurera forcément pas à un tel niveau, il devrait susciter des vocations chez les producteurs.

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