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Blé dur : la filière française à l’affût

Du fait de l’effacement d’autres pays producteurs de blé dur, les Français ont des opportunités à saisir.

Moins 30 % de surfaces cultivées en 2005 en Italie (et il semblerait encore moins cette année), soit 2 millions de tonnes de blé dur en moins qu'en 2004 ; année catastrophique en Espagne avec une sécheresse jamais vue depuis 108 ans, entraînant des rendements très bas et une perte de 2 autres millions de tonnes ; 23 % de recul pour le Maghreb, victime de problèmes climatiques ; stagnation dans les pays centraux comme la Turquie et la Syrie… Finalement, seuls le Canada, premier producteur mondial avec une progression de 5,5 millions de tonnes, et la France, qui a produit plus de 2 millions de tonnes deux années de suite, tirent leur épingle du jeu.

« Et les premiers chiffres concernant les semis 2006, en France, montrent que la progression se poursuit et que la production pourrait atteindre son plus haut niveau depuis 15 ans», indique Frédéric Tocchet de l'AGBP (Association générale des producteurs de blé). Preuve que cette production, en France, ne manque pas d'intérêts économiques, l'augmentation des surfaces ensemencées est également importante dans les régions où le supplément blé dur disparaît avec la nouvelle PAC.

Le blé dur, toutefois, a besoin d'être irrigué dans la plupart des régions de production, de recevoir des engrais azotés, pour parfaire son taux de protéines, et des fongicides pour sa qualité sanitaire. La filière doit alors relever deux défis : réduire les intrants et maîtriser l'utilisation des ressources en eau, afin de répondre aux réglementations environnementales et réduire ses coûts de production. « Les problématiques sont différentes selon les régions, les volumes d'eau disponibles et le coût du mètre cube,souligne Stéphane Jezequel, d'Arvalis (institut du végétal). L'irrigation n'est pas toujours rentable, même si elle permet des rendements supérieurs. En revanche, le blé irrigué a besoin de moins d'azote, de phosphore, de potasse, d'herbicide et de fongicide ». Une équation dont il faut aussi tenir compte.

Création de l’International Pasta Organisation

De son côté, le GIE blé dur, qui regroupe six sélectionneurs français, travaille à l'amélioration génétique des variétés pour qu'elles soient plus résistantes aux maladies, aux insectes et à la sécheresse. « Il existe un très grand nombre d'espèces sauvages et domestiquées proches, qui peuvent se croiser, explique Ph. Lonnet, du GIE Blé dur. Deux nouveaux programmes de recherche 2006-2008 sont soutenus par le ministère de l'Agriculture, pour l'utilisation d'espèces apparentées au blé dur dans le cadre d'une agriculture durable et la résistance à la fusariose et aux mycotoxines ».

Enfin, la filière se donne les moyens de communiquer plus. Créée en juin 2005, l'ASMIC L'ASMIC regroupe l'ANMF (Association nationale de la meunerie française), l'AGPM (Association générale des producteurs de maïs) et l'AGPB (Association générale des producteurs de blé). (Association de promotion pour le marché intérieur des céréales et des produits qui en sont issus) va consacrer 2,5 millions d’euros à la promotion de la consommation et de l'utilisation des céréales françaises, ainsi qu'à l'amélioration de l'image du producteur et de la production.

Sur le plan international, les participants au troisième congrès mondial sur les pâtes alimentaires qui a eu lieu à Barcelone, en octobre dernier, ont décidé de créer l'International Pasta Organisation, une coordination mondiale chargée d'assurer la promotion des pâtes et de les ériger en outil nutritionnel contre l'obésité, partout où ce fléau se développe. Ils ont également lancé le World Pasta Day (journée mondiale des pâtes) qui sera fêté tous les 25 octobre.

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