Biolait veut augmenter sa collecte de 50 %
Le premier collecteur indépendant de lait issu de l’agriculture biologique draine 40 millions de litres répartis dans 48 départements. Originaire de l’Ouest, ce groupement de producteurs fédère 228 exploitations et espère augmenter son activité pour atteindre plus de 70 millions de litres collectés en 5 ans. « Avec l’engouement pour le bio, analyse Loïc Dété, nouveau directeur depuis plus d’un an et ancien directeur régional en électrodomestique, nos clients transformateurs manquent globalement de 20 millions de litres par an. » L’ultra frais (yaourts, crèmes) et les fromages tirent la demande vers le haut mais pas seulement. Depuis l’an dernier, Biolait livre à des transformateurs l’équivalent de 200 tonnes de lait en poudre, un nouveau marché qui se développe dans l’agroalimentaire, la poudre de lait servant de liant ou d’agglomérant dans de nombreuses préparations. Pour atteindre ses objectifs, il serait nécessaire de convertir 100 exploitations à l’agriculture biologique : « Même s’ils en avaient l’intention, tous les éleveurs laitiers ne peuvent pas se reconvertir en bio, remarque Yannick Allard, président de Biolait. Le potentiel concerne environ 70 % des fermes françaises. Les exploitations, par exemple qui n’ont pas de parcellaire au voisinage de la station de stabulation, peuvent difficilement franchir le pas. »
Un plan de conversion a donc été mis en place récemment par le conseil d’administration. Les adhérents sont sollicités pour inciter d’autres éleveurs à produire en bio. Biolait compte multiplier les partenariats avec les organisations agrobiologiques locales comme les GAB (groupement d’agriculteurs biologiques) mais aussi avec des entreprises.
Engagement financier pour les nouveaux
Récemment en Bourgogne, un transformateur en conventionnel désireux d’augmenter son offre en produits bio s’est associé avec Biolait pour la collecte et rentabilise ainsi son outil de transformation. Enfin, le groupement s’engage à soutenir financièrement les nouveaux adhérents durant leur conversion. Un soutien qui a toujours été inscrit depuis la création du groupement en 1994 et qui porte ses fruits aujourd’hui. Dans les secteurs où les adhérents sont isolés ou peu nombreux, où l’acheminement par Biolait n’est matériellement pas possible, le lait est envoyé vers un transformateur qui ne figure pas dans le portefeuille du groupement. La différence entre le prix du lait conventionnel et le prix du lait bio est alors compensée par Biolait. Ainsi en 2008, le prix payé au producteur sera de l’ordre de 440 euros par 1 000 litres contre 343 euros par 1 000 litres dans le conventionnel. Cet été, les contrats indexés sur le prix référentiel interprofessionnel et dénoncés par la DGCCRF ont été revus sensiblement à la hausse avec les transformateurs pour intégrer l’augmentation des compléments alimentaires et des carburants.