Biogemma va-t-il quitter l’Auvergne ?
Avec un chiffre d’affaires en progrès de 7,5 % sur l’exercice 2004/2005 qui s’établit à 1,2 milliard d’euros et un résultat net en hausse de 41 % à 29,9 M Eur, les dirigeants de Limagrain pourraient être satisfaits. Pourtant, le leader européen des semences a vu son année gâchée par les attaques répétées des anti-OGM contre ses essais aux champs et l’incendie – accidentel – du laboratoire de sa filiale de recherche Biogemma. Aujourd’hui, l’heure est à la réflexion quant à la reconstruction de ce laboratoire. « La décision de son implantation n’a pas été prise à ce jour», explique Daniel Chéron, directeur général adjoint du groupe. Les dirigeants de Limagrain hésitent entre la terre natale, l’Auvergne, et les Etats-Unis où ils seraient plus à l’aise pour mener leurs essais. « Si nous ne pouvons pas faire d’essais, cela ne sert à rien de nous implanter en Auvergne, ajoute M. Chéron. Si nous étions de purs capitalistes, nous serions déjà allés outre-Atlantique ». En l’état actuel des choses, l’Auvergne tient la corde, mais les responsables de Limagrain attendent un « soutien fort » du Conseil régional au sein duquel les Verts font entendre une vive opposition aux essais. Et Pierre Pagesse de prévenir : « si Limagrain disparaît parce qu’il ne peut mener ses essais et être ainsi compétitifs par rapport aux autres groupes, il n’y aura plus de semencier en Europe». Or, la recherche est fondamentale pour le groupe qui fait déjà figure de petit poucet en matière d’investissement en recherche et développement. Cette année, plus de la moitié de ses essais seront réalisés aux Etats-Unis. Début janvier, le groupe fera savoir le choix fait pour l’implantation de son laboratoire qui représente un investissement de 8 M Eur et une soixantaine d’emplois.