Biocarburants
Le développement des biocarburants augure-t-il d’une révolution en profondeur de l’agriculture européenne ? Le scepticisme a tellement longtemps entouré cette grande idée qu’on a aujourd’hui du mal à le croire. Mais depuis 5-10 ans, l’histoire s’est accélérée dans un sens favorable à l’émergence de l’énergie verte : la montée des préoccupations environnementales, la signature du protocole de Kyoto, la flambée des prix du baril ; plus récemment la mise en place de politiques publiques incitatives. Côté agricole aussi, les lignes ont bougé. La suppression totale des restitutions d’ici 2013, la baisse régulière des prix des matières premières sont autant d’arguments qui militent en faveur d’une diversification des activités agricoles. De tous ces sujets, on devrait abondamment parler cette semaine lors du Congrès de la FNSEA de Metz, dont le thème principal est consacré aux débouchés non-alimentaires de l’agriculture. Les congressistes attendront certainement de Dominique de Villepin qu’il engage encore un peu plus le gouvernement dans le soutien aux biocarburants. Mais aussi qu’il apporte quelques garanties aux producteurs que les États-membres joueront la carte de l’Europe verte. Il en va des biocarburants comme des productions agricoles traditionnelles. Elles évoluent sur un marché largement ouvert à la concurrence.
Or rien ne dit que les pays scandinaves, par exemple, très tôt convertis aux biocarburants ne joueront pas la carte de l’éthanol brésilien. Le Brésil ne cache d’ailleurs pas que ce secteur constitue l’une de ses priorités à l’exportation. Juste après la viande bovine.