Bio : convertir les acheteurs puis les surfaces
Lancé jeudi aux abords des bassins du Trocadéro, sous le regard de la Tour Eiffel, le Printemps Bio n’a rien d’une manifestation parisiano-parisienne. Pour sa 6e édition, ce rendez-vous avec la filière biologique a prévu plus de 1 000 animations sur l’ensemble du territoire (liste sur www.printempsbio.com). Un chiffre conséquent qui, les producteurs l’espèrent, sera de nature à donner un second souffle au bio.
Après des années de progression linéaire, la filière a marqué le pas en 2004, un paradoxe alors que la demande est en progression. L’arrivée de nouvelles aides (voir page 2) pourrait redonner un coup de fouet à ce mode de production qui s’expose jusqu’au 12 juin. Durant l’évènement, environ 300 points de vente, regroupant magasins spécialisés et GMS, vont se parer des couleurs du Printemps Bio. Les vendredi et samedi (3-4 et 11-12 juin) seront d’ailleurs axés sur la distribution, avec des animations au sein des espaces participant à l’opération, l’occasion d’assister à des dégustations, mais également de rencontrer les producteurs. D’inévitables opérations portes ouvertes sont à l’affiche dans les exploitations, mais également chez les transformateurs, les artisans et les distributeurs.
La restauration collective fait partie intégrante du dispositif, avec des repas bio prévus chez plusieurs opérateurs. Lors du lancement du Printemps Bio, la commissaire européenne Nicole Hugonnard-Roche a estimé que depuis 2002, Bruxelles « a mis la vapeur sur le bio ». À ce jour, 21 programmes de promotion sont cofinancés par la Commission dans 8 États membres, pour un budget total de 32,2 M Eur. À titre d’exemple, la France bénéficie de 4 de ces programmes, avec l’Agence Bio, Interfel, le Cerafel et Interbev. Les interprofessions ont d’ailleurs mis la main à la pâte à l’occasion du Printemps Bio. Dans le secteur de la viande, Interbev a préparé un kit d’information à destination des clients, une opération qui sera renouvelée en GMS au 2e semestre 2005. Le Cniel (lait), pour toucher la même cible, a acheté des espaces chez Champion (800 000 exemplaires du magazine), Shopi (1 600 000) et le Jardinier Bio (31 000), sans oublier la réalisation d’un dépliant (2 millions). Pour assurer l’enracinement du bio dans les habitudes alimentaires autrement que 12 jours par an, Bruxelles prévoit de lancer une campagne européenne sur 3 ans, à partir de janvier 2006. Entièrement financée par la Commission, elle pourrait prendre la forme d’un matériel de promotion commun, en associant le logo communautaire et les logos nationaux.