Betteraves : moins de sucre, plus d’éthanol
L’entrée en vigueur de la réforme de l’OCM sucre au 1er juillet n’a pas provoqué de bouleversements majeurs sur les surfaces françaises. Selon les chiffres de la Confédération générale des planteurs de betteraves, qui tient son assemblée générale aujourd’hui à Paris, les surfaces de betteraves sont « quasiment stables » en 2006 avec 370 000 ha contre 381 000 en 2005. Les surfaces destinées au sucre ont pourtant diminué de 14,5 % (à 293 000 ha), mais le débouché des biocarburants (éthanol de betterave) ainsi que les autres industries de fermentation permettent de compenser cette réduction. Elle s’inscrit presque exactement dans le schéma de la Commission Européenne, dont la décision a été de réduire le quota de production de 15,37 % en 2006. En 10 ans, la France a connu un recul des surfaces betterave sucre, de 420 000 à 293 000 ha, mais est l’un des pays les plus compétitifs en la matière qui a le moins à craindre de la réforme.
Troisième appel d’offres
Aucun site n’a d’ailleurs été fermé en 2006, sur les 30 usines travaillant la betterave et les 3 distilleries travaillant les jus et la mélasse. Les perspectives mondiales révélées par la CGB laissent entrevoir un marché équilibré pour la campagne 2006-2007, avec une production excédentaire qui mettra peut-être un coup de frein à l’envolée des prix observée ces dernières années. Cette hausse s’appuie sur une augmentation des surfaces de 7 % au Brésil, une augmentation de production en Inde, en Indonésie, etc. L'assemblée générale de la Confédération se penchera sur les missions du syndicalisme dans un contexte de réforme et de mutations, avec la présence de Jean Michel Lemétayer, Dominique Bussereau, et Alain Prost (en charge du plan flex-fuel 2010), qui aura à cœur de rappeler le projet de développement du flex-fuel en France. Pour soutenir la filière éthanol, un 3e appel d’offres a été lancé en septembre, pour satisfaire aux objectifs d’incorporation de 7 % en 2010 à raison de 200 000 t supplémentaires en 2008 et 2009, 50 000 t pour les distilleries existantes et 150 000 t pour les nouveaux projets. Selon la CGB, le taux de 1,75 % pour 2006 a semble-t-il été atteint.