Aller au contenu principal

Bétail : «pour que vivent les cadrans normands»

C'est un appel à soutenir l'activité des marchés organisés de Normandie que lance Jean-Michel Bréard dans une lettre ouverte. Leur fréquentation est insuffisante. Il réclame donc aux éleveurs un effort sur les apports d'animaux. Explications.

LM : Quel est le bilan de votre activité en 2005 ?

Jean-Michel Bréard : Nos marchés ne sont plus assez fréquentés. Le nombre de gros bovins commercialisés est en baisse de 6 %, à 7 500. Celui des veaux accuse -35 %, à environ 1 000 têtes. Seuls les ovins progressent de 10 %, à 16 000 animaux. La chute est plus sévère en 2005 que les années précédentes. Elle est liée au décrochage de certains marchés. Lieurey (Eure) est en pleine déconfiture. Saint Pierre sur Dives (Calvados) est à peine à l'équilibre. En revanche, Soligny la Trappe (Orne) marche très bien. La Sicamon accuse au final un déficit depuis deux ans. Il représente quelque 30 000 euros annuels.

LM : Comment l'expliquez-vous ?

JMB : Les producteurs n'ont pas vraiment de raisons de bouder. C'est ce qu'ont pu constater nos administrateurs en allant enquêter chez eux. Le manque de temps est une mauvaise excuse : nombreux sont ceux qui viennent relever les cours sur les marchés ou qui s'y rendent pour rencontrer leur marchand. En fait, les ventes se font davantage en direct avec les abatteurs. Faut-il encore des outils permettant qu'il existe toujours de la concurrence sur le terrain ? Ou faut-il qu'il n'y ait plus qu'un seul acheteur qui fera la pluie et le beau temps ? Voilà quelques interrogations figurant dans ma lettre ouverte, reprise par tous les journaux de l'Eure et des environs. Elles s'adressent aux éleveurs et aux élus.

LM : Avez-vous des solutions de relance ?

JMB : Il faudrait seulement que chaque éleveur apporte au marché 10 % de ses animaux vendus pour que chaque site soit suffisamment approvisionné. La Sicamon, c'est trois marchés aux enchères. Si l'un devait fermer, les autres, par répercussion, fermeraient aussi, ce qui ne serait pas compris, là où la fréquentation est suffisante. Une solution serait de se rapprocher du cadran de Moyon (Manche). Lui aussi connaît des difficultés. Les pourparlers sont en cours en vue d'une association. Cela se fera. Mais, il faut d'abord arrêter l'hémorragie. Mon espoir est qu'il y ait un revirement des éleveurs en 2006. Sur les premiers marchés, on observe un léger mieux. La nouvelle année sera décisive. Les marchés font partie de la vie locale. Doit-on continuer à supprimer une autre image de la vie rurale ?

Les plus lus

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

Poules standard dans un poulailler automatisé
Le Sud-Ouest se tourne vers le poulet standard pour concurrencer les importations

La France reste confrontée à la hausse des importations de poulets standards, qui représentent désormais un poulet sur deux.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio