Bétail : le bœuf sourit, l’agneau pleure
L’année 2007 pourrait sourire aux bovins, pas aux ovins. Tel est le pronostic que vient de livrer le ministère de l’Agriculture. Dans le dernier numéro d’Agreste, les experts tablent sur une reprise de la production bovine (+2 %). Celle en viande ovine devrait encore décliner (-4,6 %). La production indigène brute (Pib) de bovins, à 6,5 millions de têtes en 2007, stopperait ainsi sa chute amorcée en 2003. Une enquête, menée en novembre 2006, confirme la baisse du nombre de vaches laitières et la recapitalisation en cheptel allaitant. De son côté, le troupeau de brebis mères et d’agnelles continue de fondre. La Pib ovine, à 6,5 M de têtes cette année, poursuit son érosion entamée au début des années 80.
D’après l’enquête de novembre 2006, le troupeau bovin est quasiment stable, à 18,9 millions de têtes. L’effectif de vaches laitières accélère son repli (-2,5 % par rapport à 2005), tandis que celui des vaches allaitantes progresse encore (+1,2 %). En 2007, la production de vaches pourrait se maintenir, voire progresser légèrement (+0,9 %). « Cependant, cette reprise devrait rester limitée : avec la redistribution des quotas libérés en 2006, la production laitière pourrait reprendre cette année et donc freiner les abattages de réforme », préviennent les services du ministère. Côté génisses, Agreste Conjoncture souligne l’accroissement du nombre de nourrices destinées au renouvellement des troupeaux allaitants (+4,4 % pour les 1 à 2 ans, +2,8 % pour les 2 ans et plus). « La progression des effectifs de génisses nourrices et de boucherie devrait permettre à la production de reprendre en 2007 (+3,9 %) », jugent les experts.
Autre élément, l’enquête met en évidence une hausse sensible des effectifs de mâles, aussi bien ceux de type laitier (+4,8 % pour les 1 à 2 ans), que ceux de type viande (+5,8 % pour les 1 à 2 ans). « Compte tenu de la reprise des effectifs de mâles, observée l’an dernier, la production devrait croître en 2007 (+3,3 %) », soulignent-ils. Cette croissance porterait à la fois sur les taurillons et les bœufs. Les veaux, quant à eux, pourraient vivre une année contrastée. « On devrait constater une légère baisse de la production de bovins de moins d’un an sur le premier semestre (-0,5 %). Le second semestre pourrait voir une croissance de la production (+2,9 %), surtout liée au niveau particulièrement bas de la fin d’année 2006 », annonce Agreste.
En novembre 2006, avec 8,5 millions de têtes, le cheptel ovin diminue de 3 % par rapport à novembre 2005. L’érosion du troupeau de brebis mères et d’agnelles se poursuit. Cela devrait entraîner une nouvelle baisse de la production de viande ovine pour 2007. A 6,5 millions de têtes cette année, elle poursuivrait ainsi la tendance décroissante amorcée au début des années 80. La réduction du cheptel de reproductrices (brebis et agnelles saillies) devrait entraîner une baisse de la production d’animaux de réforme en 2007, ainsi qu’une diminution du nombre de naissances, dans l’hypothèse d’un taux de fertilité stable. Ceci affecterait donc la production d’agneaux en 2007.