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Bétail : « gare à ne pas tuer les outils »

La Fédération française des marchés de bétail vif (FMBV) ouvre aujourd'hui son assemblée générale à Sancoins (Cher). Une large part des débats sera consacrée à l'actualité sanitaire, marquée par la tremblante et la fièvre catarrhale. Le président Rousseau met l'accent sur les dégâts économiques qu'engendrent des précautions excessives.

LM : Un temps fort de votre AG sera la présentation demain du plan d'action contre la fièvre catarrhale ovine. Qu'en attendez-vous ?

Gilles Rousseau : Le sujet a été évoqué lors d'une réunion dernièrement avec les fédérations de l'industrie (FNICGV), du négoce (FFCB), la direction générale de l'Alimentation (DGAL) et des représentants d'Italie et d'Espagne. Il faut s'inspirer de l'expérience de ces deux pays, déjà touchés par la maladie.

La France a pris l'habitude d'aller au-delà de la réglementation européenne. Attention à ne pas tuer les outils sous couvert du principe de précaution. Dans le cadre des mesures anti-tremblante, toutes les brebis doivent être testées à l'abattage. Les autres pays de l'Union européenne n'applique qu'un dépistage par sondage. Résultat, des brebis du Sud de la France sont abattues en Espagne, puis reviennent sous forme de carcasse.

Je suis allé, il y a une quinzaine de jours, au Congrès mondial de la viande à Brisbane. Des pays comme l'Argentine, le Chili, l'Australie, la Nouvelle-Zélande demandent tous des quotas supplémentaires pour exporter vers l'Union européenne . Va-t-on se laisser envahir ?

LM : L'activité des marchés souffre-t-elle ?

Gilles Rousseau : Je suis assez content des chiffres de 2005. Dans le contexte d'une baisse de l'offre, les marchés ne se sont pas trop mal débrouillés, avec -3,2 % d'apports. Nous conservons nos parts de marché, sauf peut-être en bovins de boucherie (-8,8 % en effectifs). C'est la grande bagarre pour trouver de la marchandise. Tout le monde passe partout pour acheter au plus vite : un vrai racolage dans les fermes. Concernant 2006, il est encore trop tôt pour apprécier le niveau d'activité. Mais, on sent un manque de broutards et d'un peu de tout. Les négociants doivent faire des efforts pour maintenir des apports suffisants sur les foirails. Quand ils jouent le jeu, les affaires tournent. Saint Christophe en Brionnais, qui a gagné encore près de 50 % l'an dernier, est un bon exemple.

LM : Les marchés ont des atouts à faire valoir...

Gilles Rousseau : Oui, et on ne le communique pas assez. Une solution est peut-être d'en arriver à une charte des marchés. Ce serait un moyen de valoriser notre savoir-faire. Sur les foirails, il y a des opérateurs agréés, une traçabilité est mise en œuvre, une hygiène est respectée, on récupère l'eau, on lave les véhicules, on veille au bien-être des animaux... Tout cela est appliqué sans être écrit.

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