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Bergerac : le salut par les marques commerciales

En progression, les marques commerciales de vins de Bergerac rendent l'avenir un peu moins sombre pour les viticulteurs locaux. Un contre-exemple à la crise actuelle.

Si le marasme règne dans le monde vitivinicole français (voir LM d'hier et notre encadré), celui-ci évite apparemment de trop s'aventurer dans la région de Bergerac. Ce terroir de 12 500 ha réussit tant bien que mal à tirer son épingle du jeu, notamment grâce au développement de marques commerciales. Comme l'explique Patrick Montfort, qui a la double casquette de président du CIVRB (Comité Interprofessionnel des Vins de la Région de Bergerac) et de propriétaire d'une exploitation, l'existence de vins de marque colle aux attentes des acheteurs, « en permettant une uniformité de goût », qui tranche avec les variations observées d'un millésime à l'autre.

Cette simplification de l'univers du vin, de nature à faire hurler les puristes, rencontre un succès certain au moment où de plus en plus de voix s'accordent à vouloir adapter le vin au consommateur, et non plus l'inverse. « Au moins, nous réussissons à vendre tout ce que nous produisons, ce qui n'est pas le cas de tout le monde », estime M. Montfort, qui reconnaît toutefois encore buter sur le problème du prix payé au producteur. Sa marque Julien de Savignac, qui bénéficie d'un réseau de points de vente spécifiques, enregistre de bons résultats. « Il faut lutter avec des armes de terroir certes, mais aussi de marketing. L'image du Bergerac, c'est un vin convivial, il faut garder ce regard » poursuit-il, en annonçant le test prochain des capsules à vis sur une partie de sa production.

Des vins lancés après étude consommateurs

La société Vins fins du Périgord, qui commercialise la marque Chêne Peyraille, s'est appuyée en 2001 sur des études consommateurs avant son lancement. Présente dans le circuit de la grande distribution, elle bénéficie d'un effet de référencement, et de volumes en forte progression, avec un doublement des cols écoulés en GMS en 2004, à 450 000 unités. L'objectif est de stabiliser ce débouché à hauteur de 1 à 1,5 M bouteilles, avec une gamme composée de vins à 3,5 euros en majorité, avec quelques spécialités avoisinant les 5 euros « pour les amateurs éclairés, car les consommateurs de vins à 1 euro la bouteille sont en voie de disparition » dixit Hervé Lasserre, des Vins fins du Périgord.

La percée des vins de marques, qui se différencient des vins de château, profite de l'engouement naissant pour le rosé et les vins de soif peu complexes. A Bergerac, les tonnages s'agrandissent d'année en année : 28 000 hl de rosé en 2002, 40 000 en 2003 et 48 000 en 2004. Chez Yvon Mau SA, (43 M de bouteilles dont 600 000 à marque Seigneurs de Bergerac), les GMS absorbent l'essentiel des vins à marque commerciale. Une représentante de la société confirme le mouvement vers le rosé, « qui a gagné 17 % en un an dans les VQPRD, et qui, avec la désaisonnalisation, est une clé de recrutement de consommateurs ». Le président des négociants de Bergerac insiste sur la bonne tenue des marques commerciales, lui qui distribue vins de château, marques et MDD à parts égales. Bien qu'elles ne représentent que des volumes d'appoint (45 % du Bergerac reste vendu en vrac), les marques apportent une bouffée d'oxygène aux producteurs et négociants, au moment où la filière est dans le rouge.

Rédaction Réussir

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