Bel met sa nouvelle stratégie en marche
Déjà présent en Égypte, en Syrie, au Maroc et en Algérie, le groupe Bel vient d’étendre son implantation sur la zone avec la création d’une joint-venture en Iran. Le groupe Sahar Dairy, qui possède une envergure nationale, a désolidarisé l’activité fromages (9 000 t) de son périmètre et confié 70 % de cette dernière à Bel. La nouvelle entreprise possède la propriété de la marque de fromages Rouzaneh (produit doux et d’aspect onctueux assimilable à un fromage à tartiner), très populaire en Iran. « Nous avons saisi cette opportunité car nous considérons qu’il existe une prime au premier entrant. A côté de cela, Carrefour est en train de s’organiser en Iran. Cette structuration de la distribution est un autre levier de développement » déclare Guillaume Jouët, directeur de la communication de Bel.
Conjuguer croissance interne et externe
Derrière ce mouvement de rachats, entamé en décembre avec l’acquisition de la marque Gervais en République tchèque et plus récemment l’implantation en Ukraine, le groupe spécialisé dans le fromage vient d’entamer une nouvelle phase d’expansion. Après avoir patiemment restauré sa rentabilité, Bel veut dorénavant conjuguer croissance interne et externe. Le premier trimestre 2007 s’est inscrit dans cette droite ligne, avec des ventes en hausse de 8 %. L’organisation interne a aussi été refondue suite à la création de 4 zones géographiques, et colle avec plus de pertinence à la structure de Bel (20 % des volumes sont écoulés en France, 40 % en Europe et 40 % dans le reste du monde).
Grâce à son implantation à l’étranger, Bel dope les marques locales mais ouvre surtout des débouchés à ses propres marques (Vache qui Rit, Babybel, Leerdammer, etc.…).
Récemment, une filiale a été mise en place au Canada, alors que peu d’implantations existent pour le moment sur la zone Amérique, « ou Bel fait de très faibles volumes et ou il existe de gros acteurs locaux comme Kraft. Mais il y a de belles perspectives de développement à activer là-bas » concède M. Jouët.
Sur l’Asie du Sud-Est et la Chine, le groupe n’est pas présent bien qu’une très faible part de marché permette d’atteindre immédiatement des volumes confortables. Mais cette voie n’est pas encore d’actualité pour Bel, qui dispose cependant de moyens importants pour contenter son nouvel appétit de croissance. Lors de la clôture de l’exercice 2006, le groupe disposait d’une ligne de crédit de 400 M Eur qui n’a toujours pas été entamée et laisse la porte grande ouverte à de nouvelles opérations.