Bel étend sa zone d’influence
L’arrivée de Bel en Iran, officialisée il y a peu, est une nouvelle étape dans la stratégie d’expansion du groupe fromager. Comme indiqué dans nos colonnes la semaine dernière, le joint-venture en faveur de Bel (à 70/30) noué dans ce pays avec Sahar Dairy a pour but de porter ses fruits, selon le principe de la prime au premier entrant. Les visées à l’international sont très claires pour le groupe français, qui n’écoule plus que 20% de ses volumes sur son marché d’origine et vient de restructurer son organisation en plusieurs divisions géographiques là ou un seul département international existait jusqu’alors. L’ancienne stratégie qui consistait à grossir par croissance interne est désormais dépassée avec une série de rachats (marque Gervais en République tchèque, usine en Ukraine, etc.) et des zones géographiques à explorer comme l’Asie du sud-est et les très prometteuses Amériques, ou il existe une filiale Bel au Canada. Dans les atouts du groupe figure une très forte image de marque liée à Babybel, Leerdammer, mais surtout à la Vache qui Rit. Cette marque a représenté en 2006 30% du business total de Bel (365 millions d’euros de ventes dans le monde et 130 millions d’euros en France, pour un CA global de 1,7 milliard d’euros). La restauration de la rentabilité, chantier mené ces dernières années, permet dorénavant à Bel d’envisager plus sereinement l’avenir avec des résultats semestriels qui viennent conforter la nouvelle orientation du fromager. Sur les trois premiers mois de l’année, le CA consolidé affichait une hausse de 7,4% à 448 millions d’euros (8,1% à périmètre et taux de change comparables), avec une activité fromages en progression de 8%. L’ambition pour l’année complète est plus proche d’une croissance de 5%, un objectif qui pourrait conforter un cours en bourse en hausse constante. La situation n’est pas étrangère à la rentabilité retrouvée (une des meilleures mondiales du secteur fromager) et une position privilégiée dans les fromages de marque.