Bassins versants bretons : l’Europe impose son plan «nitrates»
Le plan d’actions de réduction de la fertilisation proposé en février par la France à l’Europe dans 9 bassins versants bretons régulièrement en dépassement des 50 milligrammes de nitrates par litre d’eau s’appliquera obligatoirement le 1 er janvier prochain. « Nous l’avons su la semaine dernière », a expliqué André Sergent, vice-président de la chambre d’agriculture du Finistère, et l’information a été confirmée mardi soir au président de la chambre régionale d’agriculture par les ministres de l’Agriculture et de l’Écologie, Michel Barnier et Jean-Louis Borloo. Le faible engagement des agriculteurs dans les contrats volontaires d’abaissement de la charge azotée -les professionnels évoquent une cinquantaine de contrats signés pour 2000 exploitations concernées- aurait convaincu l’Europe d’imposer le plan. Ces fermes se situent dans le Finistère (450), les Côtes d’Armor (1 500) et l’Ille-et-Vilaine (50). L’Europe a fixé un calendrier court et précis. Jusqu’au 5 novembre, les agriculteurs signataires du contrat avec l’État bénéficieront d’une indemnité compensatrice de contraintes environnementales (ICCE). Les retardataires, eux, se verront minorer leur ICCE de 20 %. « Notre crainte, souligne André Sergent, c’est que beaucoup d’exploitants arrêtent parce que le plan de cessation d’activités est vraiment alléchant ». Logiquement les chambres d’agriculture du Finistère, des Côtes d’Armor et de l’Ille-et-Vilaine ont toutes trois, lundi et mardi, émis des avis défavorables ou réservé au sujet des projets d’arrêtés préfectoraux soumis depuis deux mois à leur consultation.
Reste un mince espoir : que la mission Biannic, du nom du haut fonctionnaire nommé par le ministre Barnier, en juillet dernier, pour trouver « toutes les marges, toutes les flexibilités » au plan permette une certaine souplesse dans les exploitations. Les 2 000 fermes vont être diagnostiquées dans les prochaines semaines par les professionnels, une par une.