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Barnier dote la bio d'un plan « Horizon 2012 »

Comme nous l'annoncions fin août, le ministre de l'Agriculture a présenté mercredi son plan de développement de la bio, baptisé « Agriculture Biologique horizon 2012 ». Dévoilé devant l'ensemble des acteurs de la filière réunis à l'occasion du Grand conseil d'orientation de l'Agence Bio, il vise à hisser la production bio française, historiquement insuffisante, au niveau de la consommation nationale d'ici 5 ans.

L'Agence Bio va notamment bénéficier d'une enveloppe totale de 15 millions d’euros pour améliorer la structuration des filières. Au total, 6 leviers vont être activés pour relancer un secteur qui peine à décoller.

Selon les paroles de Michel Barnier, c'est à l'amont que doivent porter les premiers efforts, au travers de la recherche, du développement et de la formation.

3 M Eur annuels sur 5 ans pour structurer la filière

Un remaniement de l'organisation va être mis en œuvre : le développement de l’agriculture bio « doit s'appuyer sur l'Inra », tandis que l'Acta (Association de coordination technique agricole) va être privilégiée comme structure de coordination des actions de R&D. Un comité scientifique de l'agriculture bio sera ainsi créé et placé auprès du conseil scientifique de l'ACTA. La création d'un réseau mixte technologique (qui pourrait être labellisé) est prévue, avec pour ambition d'accélérer le travail de collaboration en amont. Le tout est appuyé par un financement d'un million d'euros réservé à l'AB au sein de l'appel à projet d'innovation et de partenariat. Le développement de la bio passera également par une présence renforcée dans l'enseignement agricole.

Le véritable pivot du plan Horizon 2012 tient à l'organisation et à la structuration de la filière. Pour renforcer l’action de l’Agence Bio, un fonds de structuration des filières de 3 millions d’euros annuels (pendant 5 ans) sera mis en place prochainement. Son but : « accompagner les projets impliquant différents maillons des filières et visant à garantir aux producteurs des débouchés ainsi qu'une valorisation de leurs produits, et aux opérateurs de l'aval un approvisionnement régulier ».

Les entreprises engagées dans la transformation de produits agricoles et « dans un partenariat structurant avec l'amont agricole » seront elles encouragées via une priorité d'accès au Fonds d'intervention stratégique des IAA. Dans le même temps, Michel Barnier a appelé à développer la présence de produits issus de l'AB en restauration collective et va entamer des discussions avec les collectivités territoriales.

Pas de réponse sur les OGM

La spécificité de l'agriculture bio a semble t-il marqué le ministre, qui veillera « à ce que ce mode de production soit effectivement représenté dans les organes consultatifs de l'Etat». En cas de mise en place d'une fiscalité environnementale, une exonération pourrait être possible pour l'AB. Sur le sujet de la conversion des exploitations, le Gouvernement va faire une proposition au Parlement pour reconduire et revaloriser le crédit d'impôt, afin de développer et pérenniser les exploitations. Ce panier garni de mesures qui sera proposé lors du Grenelle de l'Environnement a dans l'ensemble satisfait les différents représentants de la filière. Nicolas Jaquet (vice-président de la Coordination Rurale) s'est déclaré agréablement surpris par le plan Horizon 2012, tandis que Didier Pérreol, président de l'Agence Bio a qualifié de « bienvenu » ce plan, alors qu'un quart du bio transformé en France est aujourd'hui importé, et plus de la moitié des fruits et légumes. L'association de consommateurs CLCV est « satisfaite des orientations données », tandis que François Thierry (Fnab) a noté « de vraies avancées ». Pour Jean Verdier, du Synabio, l'objectif minimal est maintenant de faire passer la part du bio de 2 à 5% de l'agriculture française. Michel Barnier, pour sa première rencontre avec le Grand conseil de l'Agence Bio, n'est pas venu les mains vides mais de nombreux intervenants sont restés sur leur faim en ce qui concerne les OGM. Aucune réponse ni évocation d'un possible moratoire n'a été faite sur ce sujet, qui sera vraisemblablement l'un des enjeux phares du prochain Grenelle de l'Environnement.

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