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Barèges-Gavarnie en quête de nouveaux marchés

Les bouchers locaux ne suffisent plus à écouler les carcasses de moutons de la récente AOC.

de notre correspondante en Midi-Pyrénées

Première AOC ovine à avoir été obtenue, en septembre 2003, l'AOC Barèges-Gavarnie n’a pas vraiment réussi à décoller pendant ses deux premières années d'existence. Les quatre bouchers- abatteurs locaux, engagés dans la démarche et adhérents de l'association de défense de l'appellation, ne semblent pas, en effet, avoir joué le jeu correctement. Or c'est sur eux que reposaient, dans un premier temps, tous les espoirs de commercialisation et de valorisation des produits sur l'ère de production. Les volumes étant limités -entre 18 et 19 tonnes de carcasses en 2004, soit environ 700 carcasses-, il ne servait à rien de démarcher d'emblée des distributeurs régionaux.

Mais la filière ne compte pas en rester là. Elle s'empresse aujourd'hui de trouver d'autres débouchés sur le Sud-Ouest. « Nous avons organisé à Toulouse une rencontre-dégustation avec des bouchers et des restaurateurs, et tous ont été unanimes pour dire qu'il s'agissait d'une viande de grande qualité, confie Didier Mérigot, technicien de la chambre d'agriculture des Hautes-Pyrénées, chargé de l'animation de la filière. Trois restaurants et deux boucheries toulousains ont décidé de distribuer nos moutons AOC, dès septembre prochain. Nous leur vendrons des brebis de boucherie et des doublons La viande AOC Barèges-Gavarnie est celle d'ovins de race barégeoise adultes : doublons (mâles castrés) de 18 mois minimum et brebis de 2 à 6 ans, ayant tous estivé au moins deux fois. , catégorie dont le coût est relativement élevé et dont la valorisation ne peut se faire que sur des niches citadines.»

Les Leclerc des Hautes-Pyrénées sont également partants pour les brebis de boucherie qui seront testées dans les rayons de deux établissements de l'enseigne dès fin juillet. Pour lancer le produit et « redorer l'image du mouton», la filière organisera des opérations de promotion : habillage du rayon, documents de communication, animations réalisées par les éleveurs, etc. Au total, les éleveurs ont prévu d'écouler 250 carcasses sur ces nouveaux marchés.

Pour l'instant, chaque éleveur vend sa production aux bouchers avec lesquels il travaille et réalise une facturation directe. Il en sera de même pour ces nouveaux débouchés. Mais, en fin de campagne, en fonction des résultats, la création d'une structure commerciale commune sera étudiée. « Nous souhaitons aussi, qu'avec ces nouveaux espoirs de valorisation, d'autres éleveurs rejoignent la vingtaine d'adhérents actuels, poursuit Didier Mérigot. Potentiellement, le canton de Luz-St-Sauveur compte une trentaine de producteurs supplémentaires, élevant la race barégeoise, et qui auraient la possibilité d'homogénéiser leur troupeau ou d'entrer directement dans l'AOC.»

Dernier frein, mais qui n'en sera bientôt plus un, l'abattoir construit à Viella, sur l'aire d'appellation, par le Sivom du Pays Toy, n'est agréé que pour une commercialisation régionale. Un restaurant toulousain comme le J'Go, spécialisé dans les produits de terroir et propriétaire d'un autre établissement à Paris, ne peut donc pas proposer l’AOC Barèges-Gavarnie sur la Capitale. Des travaux de mise aux normes nationales de l'abattoir sont actuellement en cours et devraient être terminés pour le premier semestre 2006.

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