Baisse des prix : « pas de vainqueur »… que des victimes

> Philippe Chalmin, président de l'Observatoire, et Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture.
Dans son 4e rapport, rendu public le 21 avril, l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires a rapporté une baisse globale des prix en 2014 : -5 % environ pour la production, - 2 % pour les produits des industries alimentaires et - 0,7 % pour les prix à la consommation, par rapport à 2013. Pour Coop de France, « l'écart des baisses consenties entre chaque maillon illustre la situation de déséquilibre structurel entre les parties prenantes ». Les produits carnés sont particulièrement touchés par la baisse des prix à la production, entre - 6 et - 8 %. La Fédération nationale bovine dénonce « l'accaparement de plusieurs centaines de millions d'euros de résultat, sur le dos des éleveurs, au profit des abatteurs-transformateurs et des distributeurs ». Alors qu'aucune production agricole ne couvre ses coûts de production (à de rares exceptions près), la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles pointe du doigt la guerre des prix. « Qu'attend le gouvernement pour sanctionner avec intransigeance toute pratique abusive de la distribution ? », demande-t-elle dans un communiqué, rappelant qu'une « vraie sanction » est « connue et publiée ». La FCD a, elle aussi, réagi en mettant en avant la baisse de la marge nette moyenne des rayons des distributeurs, qui atteint 1,1 % pour les données 2013. Elle rappelle par ailleurs « son engagement en faveur de la transparence », et regrette que le rapport « n'ait pas pu apporter d'éléments supplémentaires concernant les marges nettes des grandes industries agroalimentaires en France ». « Il n'y a pas de vainqueur », affirme Philippe Chalmin, le président de l'Observatoire. Les maillons de la filière continuent pourtant de se renvoyer la balle.