Aviculture : vitesse et précipitation (bis repetita)
Après le passage de Ségolène Royal au Salon de l’Agriculture et ses déclarations agressives envers Jean-Michel Lemétayer invité à se « mettre en colère » pour faire activer les aides aux élevages avicoles, le ministre de l’Agriculture avait publié sous le titre « vitesse et précipitation » un communiqué faisant le point sur les mesures décidées pour permettre aux éleveurs et aux entreprises de faire face aux conséquences de la crise. Il y apparaissait que les pouvoirs publics ne pouvaient être accusés d’avoir pris un retard condamnable entre l’annonce des mesures le 23 février et leur mise en œuvre effective. D’autant que la filière elle-même a été surprise par la rapidité de l’annonce par le ministère de cette mise en place. Peut-on voir dans le jour choisi pour faire connaître ce dispositif (un samedi), une honorable célérité ou une singulière précipitation dans la crainte que l’appel de Ségolène Royal ne soit entendu ? La réponse n’est pas claire : le communiqué du ministère précise « qu’au cours de la semaine (du 1er au 4 mars , NDLR) des travaux se sont déroulés avec l’ensemble des professionnels de la filière avicole afin d’élaborer un plan de soutien… ». Or aucune réunion formelle n’a eu lieu durant cette période. Sans doute s’est-il simplement agi de contacts informels pris dans le cadre du SIA… Au final, Madame Royal s’est félicitée (selon Le Parisien d’hier) d’avoir reçu « un flot énorme de messages» la félicitant de son intervention, « y compris d’adhérents de la FNSEA». Quand à Dominique Bussereau, il a pu vanter la célérité du gouvernement dans cette affaire en affirmant : « Franchement, j’ai rarement vu la République réagir aussi vite ».