Aviculture : les marges s’étaient stabilisées
Les résultats de la grande enquête avicole des chambres d'agriculture des principaux bassins de production français témoignent « d'un arrêt de la dégradation des marges, voire une légère amélioration, pour la première fois depuis 2001, mais la tendance est à la baisse sur le long terme», a commenté Christian Delabrosse, coordinateur de l'étude. Elle a été réalisée entre juillet 2004 et juin 2005 auprès de 874 élevages de poulets, dindes, pintades, canards, en élevage industriel, sous label ou en bio, répartis dans les régions Bretagne, Pays de la Loire, Normandie, Poitou-Charente, Centre, Centre, Picardie et Nord Pas de Calais.
La marge brute exprimée en euros par mètre carré et par lot de poulets exports, poulets standards, poulets lourds, dindes médiums, dindes certifiées, canards barbarie a progressé par rapport à la précédente campagne. Seule la marge en poulet label a baissé.
Ce chiffre résulte de la vente d'animaux, amputée de l'achat des poussins et de l'aliment (y compris les frais financiers) et des charges variables : gaz, eau, électricité, litière, frais vétérinaires, désinfection, main-d'œuvre occasionnelle, etc.
Cependant, sur le long terme, la tendance lourde est bien à la baisse. « Toutes les productions (à l'exception du canard de barbarie) enregistrent une forte baisse de la marge en onze ans», précise l'enquête avicole. La comparaison avec la période 1993-1994 marque, en effet, une baisse de la marge brute qui va de 7 % en poulet export jusqu'à 26 % en dinde médium.
Toutes les charges variables progressent
Les frais de litière et frais vétérinaires se sont envolés en dinde depuis 2002, année depuis laquelle les éleveurs ne peuvent plus utiliser l'antibiotique Nifursol. Selon eux, il présentait l'avantage de réguler le transit intestinal des animaux.
Mais globalement, ce sont toutes les charges variables qui progressent, remarquent les rédacteurs de l'enquête.
Par rapport à l'enquête précédente, celle de 2004-2005 a relevé une élévation du poste « énergie », principalement du gaz chez les aviculteurs : + 17 % en poulet export, + 14 % en poulet label, etc. Les frais vétérinaires augmentent également, tout comme la main-d'œuvre occasionnelle.
Désormais entre les mains de tous les acteurs de la filière avicole, les rédacteurs de l'enquête soulignent qu'elle peut servir de bréviaire aux producteurs dans la négociation de contrats avec leur entreprise, ou de base de données pour des études techniques en cours dans plusieurs régions, sur l'énergie, le bien-être animal, etc.