Avec Jean-René Buisson, l’Ania change de ton
En bras de chemise, arborant couleurs vives et style direct, Jean-René Buisson le nouveau président de l’Ania a impulsé hier un souffle nouveau aux conférences de presse habituellement données par l’association nationale des industries alimentaires. Venu des ressources humaines, ce père de famille nombreuse (5 enfants dont 3 en bas âge) a, à 56 ans, une déjà longue carrière dans l’industrie, menée en grande partie dans le groupe Danone où il exerce jusqu’à la fin de ce mois le poste de secrétaire général. Seul candidat à la succession de Victor Scherrer, après une campagne menée à l’américaine, Jean-René Buisson a été élu mercredi par le conseil d’administration avec 24 voix pour, 2 contre et 2 abstentions. Pour faire taire ceux qui s’indignent de voir un représentant de grande entreprise à la tête de l’association, il a rétorqué hier : « Et pourquoi pas? J’ai surtout eu une activité de terrain chez Danone. Je pense avoir la sensibilité de comprendre les préoccupations des PME». De toute façon, à la fin juin, Jean-René Buisson ne fera plus partie de l’entreprise. Ce dernier ayant conclu un accord de préretraite avec Danone, il n’aura plus de fonction officielle dans le groupe.
« Je serais libre de toute contrainte et aurais l’indépendance nécessaire pour occuper mes fonctions. Et j’ai l’intention de passer physiquement à 2 jours à 2 jours et demi à plein temps à l’Ania», assure-t-il. Pour accomplir sa mission, Jean-René Buisson a décidé de s’entourer de huit vice-présidents travaillant chacun sur un domaine (parmi lesquels Louis Evain, président de Coopagra, aux relations avec le monde coopératif). Lui se réserve la communication, les affaires institutionnelles et publiques, c’est-à-dire l’activité de lobbying qu’il souhaite voir fortement renforcée à l’Ania. Dans ce domaine, ses priorités concernent les relations commerciales, le projet de loi sur la santé et le projet de directive européenne sur les allégations santé. Le nouveau président entend également remettre à plat les rôles de l’Ania, des Aria et des fédérations spécialisées et mettre de l’huile dans les rouages internes de l’association nationale.