Auchan et le veau d'Aveyron réaffirment leur partenariat
Signée pour la première fois en 1996, la convention de partenariat qui lie la SA 4R, spécialisée dans la commercialisation du veau d'Aveyron & du Ségala Label Rouge, l'abatteur Bigard et le distributeur Auchan, a été renouvelée et à nouveau signée, le 25 septembre. Une grande majorité des 120 chefs de rayon boucherie d'Auchan, ainsi que des membres de la direction du groupe, les équipes de l'abattoir Bigard de Castres (Tarn), où sont abattus les veaux, et les 600 éleveurs de 4R se sont retrouvés à Rieupeyroux (Aveyron), siège de l'entreprise, pour trois journées de travail et de festivités. « Les trois partenaires ont la volonté de relancer et de remettre au goût du jour cette convention qui a déjà dix ans, indique Claude Lapeere, acheteur matières premières boucherie chez Auchan. Depuis 1996, nous avons doublé le nombre de nos magasins et une partie de nos chefs de rayon n'avait encore jamais visité les exploitations. Il est important pour Auchan de sensibiliser les nouveaux venus, mais aussi de rassurer les éleveurs quant à notre implication dans la démarche».
Comme le premier accord signé il y a dix ans, la nouvelle convention engage les trois partenaires à définir un prix de vente consommateur qui permette une rémunération équitable de chacun d'eux. Mais elle comporte désormais une autre dimension, celle de la « perspective du développement durable ».
Assurer un développement durable
« Aujourd'hui, en agriculture, vendre des kilos et des litres, c'est terminé, estime Pierre Bastide, président du Conseil d'administration de la SA 4R. Il est important que le produit apporte aussi une réassurance, en terme de commerce équitable, de préservation du paysage, de valeurs sociales et rurales… Ce que mettent en place les éleveurs de veaux de l'Aveyron est un projet de société : aménagement des abords des exploitations, préservation de l'emploi local (matériel agricole…), accueil des enfants dans les fermes, replantations de châtaigniers, etc. ».
Auchan, de son côté, réfléchit à la mise en place, « à moyen terme », d'une nouvelle forme de communication qui prendra en compte le produit, mais aussi tout ce qui l'entoure (les élevages, les hommes et les femmes de la filière, le respect de l'environnement…). « Nous sommes convaincus que tout ce qui se fait autour du veau d'Aveyron & du Ségala est très bien et nous voulons inciter nos clients à découvrir cette région, en partenariat avec les éleveurs», poursuit Claude Lapeere. Les producteurs, comme à l'accoutumée, continueront leurs actions d'animation dans les magasins.
En 2004, le distributeur a commercialisé 11 000 veaux d'Aveyron & du Ségala (207 kg par carcasse en moyenne), à un prix « linéaire sur l'année », mais en 2005, pour la première fois, une petite stagnation est ressentie. Les trois partenaires travaillent à l'adaptation du produit au pré-élaboré et au pré-cuisiné. « Aujourd'hui, nous proposons grillade, rôti et steak haché, mais nous avons des pistes pour développer un carpaccio et une saucisse de veau, des préparations qui pourraient valoriser aussi les morceaux de la carcasse à cuisiner, confie Claude Lapeere. Cette solution permettrait à la filière de rester compétitive ».
Les éleveurs, enfin, comptaient également sur la visite des chefs de rayon pour relancer les ventes. « En 1996, après le premier voyage où nous en avions reçu 50, les retours avaient été énormes en terme de volume, de chiffre d'affaires, mais aussi sur le plan des relations humaines, sur lesquelles tout échange, même commercial, repose forcément », conclut Pierre Bastide.