Au siècle dernier…
La violente campagne de presse argentine contre la décision du Conseil des ministres des «Six» de revenir sur les accords de Genève en matière d’importation de viande congelée, se poursuit. La France est particulièrement visée par les représailles envisagées par le gouvernement ou les organisations professionnelles d’Argentine, représailles qui vont de la réduction des importations de produits français à une action des agences de voyage pour détourner les touristes argentins de notre pays. On ne saurait affirmer que c’est là une bonne méthode pour faciliter la reprise des conversations dans le but d’aboutir à un accord bilatéral, d’autant que le Marché commun, même avec quelques restrictions protectionnistes, peut offrir un débouché intéressant à la viande argentine. La preuve en est que, depuis quelques années, les exportations de viande argentine vers la CEE progressaient régulièrement. Mais la CEE n’est pas le seul client de l’élevage argentin et, aujourd’hui, un autre de ses débouchés paraît devoir se rétrécir. En effet, nous recevons de Buenos-Aires une dépêche dont voici le texte : «Hier a commencé une réunion -la première en un an- de la commission économique mixte Argentine-Etats-Unis. Elle a été consacrée en grande partie à l’étude de deux projets de loi présentés au congrès nord-américain qui limiteraient considérablement les importations aux Etats-Unis de viande cuite et de produits laitiers argentins, projets qui inquiètent vivement les autorités argentines. Celles-ci font remarquer que le commerce de l’Argentine avec les Etats-Unis accuse déjà un déficit de 130 millions de dollars. Les observateurs estiment que, si ces deux projets étaient adoptés, les exportations argentines souffriraient un préjudice comparable à celui provoqué par les restrictions du Marché commun européen aux exportations de viande de boeuf à destination de ses membres.»
Vendredi 7 juillet 1967