Assouplir la réforme de l'OCM sucre
La réforme de l'OCM sucre, applicable en juillet 2006, a été remise sur l'ouvrage mardi, avec une nouvelle proposition faite par la présidence anglaise de l'UE aux ministres de l'Agriculture réunis pour trois jours. L'évolution tient à une dégressivité du prix de référence net du sucre plus étalée dans le temps (4 ans au lieu de 2). La réduction finale de 39% du prix (actuellement fixé à 631,9 euros la tonne) reste inchangée, mais la pente plus douce que propose d'emprunter la présidence de l'UE a dans l'ensemble satisfait la France. Au lieu de 505,5 euros/t en 2006/2007 et 385,5 euros/t en 2007/2008, le prix de référence connaîtrait deux étapes intermédiaires à 458 et 410 euros/t, pour n'atteindre les 385,5 euros qu'en 2009/2010. Autre avancée, le prix d'intervention serait maintenu pour la même période, au lieu d'être supprimé. Les réserves restent cependant de mise pour onze pays qui ont réclamé, lors du premier tour de table, une réduction des prix plus faible ainsi qu'un taux de compensation du revenu pour les betteraviers plus élevé que les 60 % envisagés actuellement. La possibilité de négocier une réduction du prix de la betterave de 10% dans le cadre interprofessionnel a également été expurgée du texte proposé par la présidence de l'UE. Le fonds de restructuration, alimenté par les cotisations des betteraviers, sera doté d'environ 6 Mds Eur sur 4 ans, contre 3,8 précédemment. Très protégé avec des prix garantis trois fois supérieurs au cours mondial, le marché européen du sucre pourra difficilement faire l'économie d'une réforme. « Nous avons besoin de certitudes avant Hong Kong, sinon je ne sais pas ce que j'irai défendre», a déclaré la commissaire européenne à l'Agriculture Mariann Fischer Boel.