Art’Viv envisage de s’introduire en bourse
Le négociant en produits de la mer frais Art’Viv (Plougrescant, Côtes d’Armor) envisage son introduction à la bourse de Paris, vraisemblablement en 2005, selon son dirigeant, Philippe Moreau. Pour cela il a formé un holding « la Financière Art’Viv » à la fin de l’année dernière. Son introduction sur le marché boursier lui donnera les moyens financiers pour consolider les nouveaux marchés qui s’offrent à lui.
Trois ans après sa création, Art’Viv (20 salariés) a réalisé en 2003 un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros, à 60 % auprès des grandes tables de France et d’Europe -en trois étoiles le « Jardin des Sens » à Montpellier, le « Louis XV » à Monaco, les « Troisgros » à Roanne, l’«Arnsborg » à Strasbourg, etc., en deux étoiles « Pic » à Valence, « Clos de la Violette » à Aix en Provence, « le Relais de Bracieux », etc.
La traçabilité, un atout de force
Si les ventes d’Art’Viv progressent de 25 à 30 % par an, c’est en raison du niveau de qualité des produits achetés par Art’Viv et de la parfaite maîtrise de la logistique. Cette pêche ne provient que de petits bateaux revenant de mer généralement pas plus de 72 heures après leur départ. Il travaille également avec de petits artisans (pêcheurs à pied) pour acheter ses coques et coquillages divers. La forte progression de ses ventes résulte surtout de la politique de traçabilité mise en place par Philippe Moreau et son épouse Anne-Marie.
Les trois quarts des 100 tonnes de poissons et crustacés commercialisés chaque mois sont pincés derrière l’ouïe. Y apparaissent la marque Pêcheurs artisans, pêcheurs de Bretagne « qui fait office de garantie d’origine», souligne le dirigeant, et au verso la carte des 8 ports bretons où s’approvisionne Art’Viv. Le nom du port, parfois le nom du bateau figurent sur le bon d’accompagnement. Des clients ne jurent plus que par cette marchandise, prétend Philippe Moreau.
Grâce à l’argent de la bourse, le dirigeant devrait s’associer vraisemblablement avec les petits mareyeurs de Cherbourg, Saint-Jean-de-Luz, Grau-du-Roi et Port-Vendres auprès desquels il s’approvisionne déjà en espèces que l’on trouve rarement en Bretagne : thon rouge, loup, daurade royale, dorade marbrée, dorade sars…
Les Européens, Allemagne en tête, s’avèrent très intéressés par le concept. Jusqu’à présent, « nous n’avions pas encore les capacités à vraiment développer ces marchés. » Autre projet : une implantation sous la halle à marée de Rungis, plate-forme de négoce et de distribution incontournable pour l’Europe.